mercredi 24 novembre 2010

MIGRATION PAYSANNE N ° 6 : Etude de Cas


Avertissement
C'est la 6 ème page technique et analytique qui fait suite à la politique Nationale de la migration , politique vue et vécue par les paysans usagers eux même . Et le point de vue risque d'être parcellaire et incomplet . Merci de la compréhension .

Introduction

Deux régions de migration sont abordés ici comme exemple : Le Bongolava et le Vakinankaratra. . En théorie , La migration ( Fifindran-monina) est une des clés de développement car , les paysans sans terre pourront produire , et les gens de la ville auront une chance pour le faire aussi , sinon les intellectuels chômeurs ou courageux pourront refaire une autre vie en brousse . Un avenir radieux si c'est exposé ainsi .
Mais les réalités sont autres . Cette page est la suite d'une ancienne page sur la question . le chercheur Radison était déjà intervenu ici et son avis d'agronome chercheur est reproduit ci bas , dans " Migration n°5 ". Merci Radison .
Commentaires : Village de migrants installés ici depuis 50 ans . Commune Soanierana , région du Bongolava , Tsiroanimandidy . Cette charrette va aller dans un bas fond pour récolter du manioc. La commune , sous peuplée , a 1 120 âmes , avec une moyenne de 10 habitants au km2 .
Politique de Migration
Une des approche de développement consistait , par exemple , à"déplacer" la population en difficulté de la ville vers les vastes terres non- cultivées dans les zones consacrées ( ZAF ou zone d'aménagement Foncier ou bien les Ex- ZMA ( zone de migration Agricole ) .
Les faits sont là : la migration subventionnée par l'État et les organismes Internationales ou par des sociétés à vocation commerciale n 'ont pas encore donné des résultats escomptés . Les raisons évoquées durant les classiques évaluations sont nombreuses et compliquées aussi :
1 ) Les migrants originaires de la Ville et/ou enfants de non- paysans sont inaptes à travailler et à vivre en brousse . Dit -on .
2 ) Des facteurs exogènes ( ou extérieurs ) perturbent les projets : Insécurité causée par les Dahalo ou brigands , enclavement du site , inaccessibilité des paysans aux services minimum comme la santé , l'école pour les enfants...
3 ) Erreur de conception de départ : ce sont les experts plus ou moins déconnectés du terrain réel qui " imaginent " des solutions à la place des paysans ou sans l'avis des paysans eux même .
4 ) Enfin , le fameux dysfonctionnement des services compétents pour ne pas dire la mauvaise coordination État/Usagers et Public/privé ou , en clair , les crises cycliques ici ( kirizy mirerimberin-dava ity foana ) . Un des impacts de toutes ces crises répétitives c'est surtout l ' impossibilité d'avoir une vision d'avenir paysanne solide et stable , et une bonne " politique" de développement qui soit indépendant et libre de toute litige entre les gens du/hors pouvoir . Cette politique tient le Développement par la gorge ? .
Ce point de vue est brut , carré même . mais le débat est toujours ouvert pour un développement paysan . Ce Blog est fait pour recevoir les avis .


Commentaires : Villages de migrants d'Ampamohizankova . Région Tsiroanimandidy . Ce coin est réputé pour son or . Nous sommes en zone rouge ou hostile .


Brève étude de cas

Région du Vakinankaratra
Commune de Beakanga ( lieu où foisonnent les pintades ) . District de Mandoto ( lieu poussiéreux qui salit )
. Zone de migration qui était à la fois ( oui c'est de l'imparfait ) un des sites pour l'application de la Révolution Verte ( 2005 - 2010 ) ou l'agro- business pour le développement rural .

Récit
: " Le paysan , avec son chapeau de paille doré fabriqué en paille de blé ( varim-bazaha ) et son Lamba ou toge flambant neuf était ici en ville venu pour négocier quelque chose . Il frappa d'abord la porte d'une ONG collègue pour prendre des renseignement sur les poissons ( manao dobo trondro ) .Et puis juste après il avait voulu parlé avec des personnes qui connaissaient le Droit Foncier . Et de bouche à oreille , son histoire me fut parvenue : " J 'avais acheté des terres , raconta -t-il , il y avait 6 ans (2004) à un autre paysan qui avait mise en valeur ses même terrains depuis 18 ans . mais depuis un certain temps , les feux de brousse ravageaient ma récolte systématiquement . Les autorités communales me conseillent de ne pas réagir car elles soupçonnent que ce sont les bouviers nomades Bara qui incendient les tanety pour me dissuader de m'y implanter ..." . Derrière l'histoire de ce paysan anonyme peut se résumer toute la problématique tragique de la migration ( inconstance des projets , réaction de la population locale contre les nouveaux résidents , absence chronique de l'État...)

Commentaires Photo : La case de migrant pauvre est devant la maison d'un autre migrant riche . Le nanti a construit en béton et possède une charrette qui est accolée au mur là bas . La maison du pauvre , en toit de chaume gris , comporte un bric à brac accroché sur ces murs . ce sont des tôles galvanisées qui servent à récupérer l'eau des pluies et nous pouvons en voir un récupérateur au dessus de la porte d'entrée , un autre , en angle incliné , sur le mur .


Écriture et devise sur une charrette
Commentaires : écriture sur la charrette du migrant " Izay mangina volamena " ( Le silence est d'or ) . La peur , la loi du silence , ou l'ormeta règnent en ces lieux éloignés des lois et de Dieu ( tany tsy misy Andriamanitra ) .

Le fond du problème
:
Cette zone sus citée , le Vakinankaratra , est l'enjeu des intérêts contradictoires ( convoitises ? ) entre les prospecteurs miniers , les spéculations de l'agro-business et , enfin les petits paysans sans terres eux même . mais un autre acteur historique avait resurgi sur place : les clans des bouviers Nomades Bara , maîtres historiques de ces espaces . Les Bara désirent simplement leur Droit de pâturages et un accès à l'eau des fleuves ou sources pour abreuver leurs milliers de troupeaux de zébus . Les plantations les gênent .
La grande question :
Jusqu'ici , aucune politique n'avait pas encore été assez efficace pour harmoniser un environnement propice pour gérer simultanément l'action du migrant sédentaire et celle bouvier nomade . Les troupeaux des Bara , par exemple , mangent systématiquement les plantations du paysan . Le bouvier se retrouve en prison pour cause de " divagation d'animaux" . L'engrenage et l'escalade se déclenchent alors car les clans des nomades réagissent contre etc...Commentaires : Dessin populaire sur un manège abandonné " Le semis chez nous est fait par l'Homme et la femme " ( Manetsa daholo na ny lahy na ny vavy aty aminay ) . Curieux dessin en effet car rares sont les endroits où l'homme accomplit le travail de la femme .

Résumé

Le cas du paysan - migrant reflète le dilemme sur la manque d'une réelle politique agricole à entreprendre à Madagascar:
1 ) Nos paysans sont -ils capables de se subvenir eux même , sont-ils utiles ? ( sans provocation car cette idée émane systématiquement de certains cercles de décideurs depuis 1960 )
2 ) Le projet de révolution verte initié là bas fut en suspension ou abandon car les bailleurs avaient plié bagages . le contrat MCA , pourvoyeur de fonds , avait expiré en 2009 . Et la tentation de "squatter" ces plantations en friche ou de les brûler aussi sont des risques réels .
Mais est - ce opportun et intelligent de livrer ces terres aux investisseurs étrangers désireux avant tout d'exporter leurs récoltes ? Argument négativiste et classique : " le paysan ne fait rien etc..."
3 ) Et les prospections sauvages ou non de mines qui continuent dans le coin depuis l'annonce de la mise en place d'un comptoir de l'or en 2006 de ce côté de Beakanga et Anjoma - Ramartina?
4 ) etc...

MIGRATION PAYSANNE N ° 5 ( Reprise )

La Letttre de Radison , agronome et chercheur . Etats Unis . ( suite )

Les Recherches de Monsieur Radison m'ont orientées vers Madame Elinor OSTROM , politologue Américaine , première femme à recevoir le prix Nobel d'économie en 2009 .

Les travaux et les analyses de la bonne gouvernance et , en particulier des biens communs (commons) d 'Elinor OSTROM méritent en effet un important détours sur la question petite paysannerie évidemment et petites exploitations agricoles .
Je vous avoue Monsieur Radison , que je n'avais pas du tout fait un rapport entre le paysan Malgache et le petit agriculteur de Minneapolis en Amérique. Excellent d'avoir"Mondialiser" la question paysanne . Merci .


Commentaires
: Tableau sur pousse pousse . " un romantique pensa , à la vue de ce dessin , que c'est une balade d'amoureux en brousse . Un poète solitaire imagina lui une magnifique définition de l'amour car " un grand amour est parfois un désert à deux comme ces cyclistes perdus en brousse...Mais un ami paysan , soupçonneux , interpréta ce dessin comme des riches et oisifs Vazaha qui prospectent à Madagascar des terrain à acheter ! "

" Tragédie " des Biens communs

Madame Elinor OSTROM écrivait , entre autres :
" Par exemple, des villageois qui se partagent un champ de pâture sont incités à le surexploiter : chacun a intérêt à y faire paître le plus grand nombre possible de ses vaches, puisque le champ ne lui appartient pas, et que le coût lié à son usure est partagé avec tous les autres éleveurs.
Pour la plupart des économistes, la solution à cette « tragédie »(1)passe soit par la création de droits individuels de propriété, qui font que le coût est payé par celui qui tire profit du bien, soit par la gestion des biens communs par la puissance publique.
Cette tragédie des communs se pose, en particulier, dans la gestion des ressources environnementales, qui n'ont souvent pas de propriété individuelle établie..."

1) Mot utilisé par La Prix Nobel

Pour plus d'informations voir SVP : http://fr.wikip edia.org/wiki/Elinor_Ostrom

le site de migration de Morarano
(photo extraite du film MAHALEO)
Question paysanne et Crise
Et la vie en brousse continue , malgré tout et ce "tout" s'applique au litige politique persistant , aux polémiques autours , au débat passionnel ou passionné dans les médias etc ...
La population active en brousse est estimée à plus de 3 000 000 de personnes en terme de main d'œuvre actif ou de paysans prêts à travailler si on veut .
La majorité des petits paysans exploitent des espaces comme ce paysage ci-dessus. (Voir : les Migrants n° 4 sur l'historique du conflit foncier dans ces lieux) .
Face à la crise au sommet qui sévit toujours à Madagascar , et au vu de la difficulté des paysans à comprendre si oui ou non , il y a toujours un responsable étatique en ville ou de savoir à qui il faut s'adresser en cas de services urgentes ( demande des renseignement sur les subventions aux communes ) , la perplexité saisit l'esprit de modestes personnes en brousse .
Un partenaire paysan m'avait une fois demandé :
"Avec la crise du pouvoir actuel en Ville ( fanjakana miady an'trano io ) , est ce que je peux encore travailler la Terre même sans Ministère de l'agriculture ? "
Je lui répondis : " Oui . Travaille vos terres . Ils vont toujours s'arranger entre eux en ville, mais toi par contre, tu n'auras pas de récolte si tu ne fais rien " .
Journée Mondiale des femmes Rurales
En attendant ainsi les suites des travaux de notre chercheur Radison , l'évènement titré sus -citée avait été célébré à Marovoay ( là où pullulent les caïmans ) .Un des greniers à riz de Madagascar avec ses quelques 20 000 Ha de rizières irriguées.
Le vendredi dernier , 23/10/09 . Il y eu une mise sur le marché des semences favorables au climat chaud et sec de Boeny ( la variété TAHIA ...) L'île possède , entres autres , plus d'une centaine de variétés locales ou exotiques diront les Américains . Il y eu aussi question de la variété Ali-Combo , qui fut ( ?) une des premières qualité de riz pour l'exportation dans le monde. .
Ali-Combo était un chercheur Agronome arabo-Malgache qui avait mise au point l'espèce variétal du riz à long grain Ali -Combo , son éponyme .
La fête du village fut encore au rendez vous à Marovoay .Et bonne fête à toutes nos femmes rurales à Madagascar et dans le monde .
Marovoay est aussi par ailleurs , une des région qui attire tous les Migrants de Madagascar à la recherche de bonnes Terres .
Bon vendredi
bekoto

PS : Suite du chapitre / Les Migrants et paysans soldats d'Anosiarivo-Manapa N°4 ( Fin )

Commentaires : Dans le village de Soanierana , dans le Bongolava , un veau ce matin là était né . Il est là le petit veau au pelage noir et encore maladroit sur ses pattes graciles , tremblotantes . En prenant cette photo , les paysans , apeurés et inquiets , me prévinrent de rester sur mes garde car la vache est farouche ( tandremo fa masiaka be ny renin'omby an ! ) .

jeudi 11 novembre 2010

FONCIER N° 19 : Le point de suspension ...

Commentaires : miniature sur Pousse pousse . le couple paysan revient du Marché de la ville (Avy niantsena dia nody izy mivady) .

Salama

Un litige foncier avait brutalement éclaté , début Novembre , dans la commune rurale montagneuse d'Ambatonikolahy , dans un minuscule Fokontany , celui d' Antanifotsy . Les pourtours de cette affaire gardent encore ce rien d'étrange et de mystérieux surtout . ( 1 ) .

Commentaires : Écriture sur Pousse " Marina ve fa aleo mifanena any Mpamosavy toy izay aminy Mpandainga ? ( Est -ce vrai qu'il est préférable de rencontrer une sorcière que d ' avoir affaire à un menteur ? ) . L'auteur paysan doute beaucoup de ce proverbe traditionnel moralisateur . L'épouvante et la terreur des sorciers sont trop primaires que le chaos mental occasionné par la sorcellerie ( ody mahery ) n'a pas d'équivalence en termes de dégâts ( nisy namosavy ..lasa adala ) ...Un menteur ou un mythomane ne sont rien par rapport à la nuisance psychologique ( psychotique ? ) fomentée par de mauvais et terribles sorciers . Selon notre paysan peintre .
Récit d'Ambatonikolahy
La commune est haut perchée dans la massif d'Avoko , petite chaîne montagneuse située au Sud de l ' Ankaratra . Avoko est nommé par les paysans la petite sœur d'Ankaratra . Avec des 1900 mètres d'altitude environ , et ses micro - climats propre à ce climat tropical d'altitude , la chaîne montagneuse d'Avoko encaisse de plein front les vents dominants du Nord Est . Le paysage façonné par la paysannerie se caractérise par de magnifiques rizières en escalier et des bocages d'arbres fruitiers qui protègent les cases en pisé du vent fort et froid .
Historiquement , c'est aussi le lalan'Andrefan'Ankaratra ( piste à l'Ouest de l'Ankaratra ), refuge des Mena Lamba ou rebelles durant les guerres de résistance face à l'armée coloniale après 1897 . La création de la route Nationale n ° 7 était plus stratégique qu' économique. Cette route , nouveau pôle de développement , aspira la population des Montagnes et vida , en partie , les massifs montagneux de leurs paysans montagnards , ces descendants des" mena Lamba" si j'ose le dire ainsi . Voilà , en bref , pour les traditions et us et coutumes d'Avoko .

Commentaires : Dessin sur Pousse pousse . La terreur (Koditra) . Un voyageur étranger se perdit dans la nuit et fut poursuivi par une sorcière . Derrière la sorcière ( pourquoi c'est toujours une femme en fait ? ) , à droite du tableau , deux tombes en traits blanchâtres où on distingue confusément une croix . Les sombres nuées et la dominance des couleurs bleu - nuit et gris cendre sont géniales . Le beau fuyard , en couleurs techno chrome , est représenté comme un " occidentalisé " avec ses tennis et sa tenue de sportif . La contradiction entre un sportif couard et une"belle" sorcière aux formes nettement féminines perturbent et déstabilisent .

L'imaginaire du paysan montagnard :

Durant mes anciennes missions de développement dans les années 90 dans cette commune , trois faits m'avaient , à l'époque , intrigués et fascinés . Le Vazimba Mena , le circonciseur fou et la foudre .
Le Vazimba Mena était , d'après les montagnards , l 'esprit roi d'un Vazimba qui hante et possède encore toutes les sources d'Avoko . Tabous et interdictions protègent les sources . On n'a pas le droit de porter des vêtements de couleur rouge en allant à la source par exemple . Un paysan qui travaillait avec moi à l'époque me narra qu'une fois , des tourbillons écarlates étaient partis d'une de ces sources sacrées et avaient arrachés tous ses pommiers plantés dans sa cour . Le devin consulté du coin lui aurait alors demandé : " As tu profané l'eau du Vazimba mena ? " ( nanota azy ngaha ianao ? ) " Non ...jamais ( Tsia , sanatria ) " répondit -il affolé . Mais l'enquête du devin conclut que mon ami paysan avait commencé à élever des cochons et qu'un animal s'était bel et bien abreuvé dans l'eau du Vazimba mena qui n'aime pas les cochons . Profanation . mais est - ce un reliquat culturel de l'Islam à Madagascar ? . Le paysan arrêta vite son élevage maudit et se recycla dans les canards mulards ( sarin - dokotra ) . Les tourbillons arracheurs d'arbres et de toits s'étaient , dit -on , arrêté après coup .
Le circonciseur fou , lui , était un criminel spécial , un psychopathe traditionnel ( est -ce le mot ? ). Il guettait les petits garçons , les kidnappait et les sectionna , à vif , son prépuce si l'enfant n'était pas encore" fait", ( Mbola tsy vita fora 'ty) .
Le Fokonolona et les gendarmes l'ayant enfin attrapé , furent médusés d'avoir dans leurs mains un vieux paysan , rachitique , halluciné et possédé , cheveux fous en rasta , armé d'une faucille à la lame acérée et , enfin , revêtu d'un douteux toge rouge ou linceul ( ? ) ( lamba mena paty ve io tafiany io ? ) . le suspect déclara solennellement, à sa décharge , que les Razana , (ancêtres ) ne désireront jamais la présence des non -circoncis dans leurs montagnes . Et , enfin , la foudre . Des lieux sont réputés pour être interdits d'habitation . Et les nouveaux migrants qui s'installent doivent prendre en compte ces croyances. Je constate seulement que ces " lieux haïs par la foudre"( alan- baratra ) sont toujours à proximité des sources du mystérieux Vazimba mena .En connaissance de cause donc , il m'avait été très difficile de concevoir , avec les paysans , des projets hydrauliques comme ceux de puiser l'eau de ces sources pour alimenter en eau potable les vallées en contre bas . L'imaginaire paysan et ses logiques culturelles sont ici un facteur de blocage culturel ou un ralentisseur à toute tentative d'innovation dit moderne . Et toute négociation doit passer par la médiation des esprits et par l'irrationnel . Délicate mais passionnante mission !
Commentaires de l'enseigne : Le tabou en viande de porc est aussi observé par les hôtels et gargotes . Enseigne d'une gargote halal sur la Nationale 7 . ( Les repas servis ici sont sans viande de porc)



Commentaires : Logo fantaisiste sur Pousse . Éclectisme figuratif inspiré par 3 symboliques . Les étoiles et les couleurs bleues de l 'Union Européenne ( UE ) sauf que l 'UE possède 12 étoiles , et le dessin 11 étoiles jaunes . La face frontale de zébu qui figure aussi dans une ancienne pièce de monnaie ( ariary be ) et enfin la grande maison qui symbolise le Trano be Gasy , la Nation Malgache , ou la grande Famille Malgache pris dans son sens restrictive et inclusive car la Famille Gasy , purisme et chauvinisme mise à part , est aussi composée de ces étrangers vivant ici sur place depuis très longtemps avec nous ou ses générations d'après ( Grecques, annamites , Pakistanais , Polonais , Africains etc....) . La petite minorité des " métis " résidant localement , dans le sens positif du terme , se traduit par Safiotra ( métis ) car Miotra , possède la même résonance que Mihaotra et qui signifie : se dépasser et posséder un plus .

Le cas Foncier
Début Novembre , la population rurale d'Antanifotsy se rassembla sur la place du Marché public et convia le Fokonolona pour assister à une manifestation qui , vu de près , ressemblait à un conseil de guerre . La population aurait ( le conditionnel est de rigueur ) obtenu d'un ancien propriétaire d'un grand terrain le droit de mise en valeur des terres en friche . 100 hectares selon la rumeur , 20 hectares selon d'autres sources . C'est une vallée fertile . Et l'exploitation avait duré 18 ans . Ensuite deux personnages de la ville débarquèrent dans la commune avec des titres de propriété en bonne et dû forme . Ils commencèrent à haranguer les paysans occupants et les prièrent de quitter les lieux . La foule commença à les huer . ils quittèrent alors le village sous les insultes et les cris d'invectives des paysans enragés . Mais les gens de la ville revinrent de nouveau , décidés et furieux avec des forces de l'ordre pour assainir leur terre ( diovinay io ) et imposer leurs droits . Mais , à la vue d'une foule folle de colère et démontée , les gendarmes firent un pas en arrière et demandèrent aux gens de la ville de se calmer ou de mener autrement une nouvelle négociation . Le Fokonolona lui même pris parti et s'opposa à l'arrogance nerveuse et à l 'intimidation dont le village furent objet . Le plus dans cette histoire ? . l'astucieux jeune paysan qui avait simplement téléphoné aux médias et qui mit cette affaire Foncier sous les projecteurs des actualités nationales sur Foncier .

Et alors ?

La mondialisation et l'accès à l' information sont à double tranchant car n'importe quelle affaire sera désormais, nationalement et mondialement connu et suivi . Comme celle d'Ambatonikolahy.
Mais " n'importe quoi " de la part de "n'importe qui " aussi sera véhiculé ( rumeur infondée , intoxication politique , diversion , débat non essentiel , baratin fantasmatique etc...) A suivre .


Nouvelles de la Ville

C'était le départ du technicien de la CIRAD , André Teyssier , qui mérite notre page paysanne du jour . Ayant été un de concepteur avisé de la Lettre Nationale Foncier ( LNF) il déclara durant la réception au Ministère de l'Aménagement du Territoire ( MATD ) , notre Ministère de Tutelle de notre petit Comité Libertés pour les paysans même : " La grande île reste une référence dans le domaine du système Foncier dans toute l' Afrique ...pour avoir érigé la Lettre Nationale Foncier (LNF) . Il faudrait envisager de fonder une école nationale du Territoire , ainsi que renforcer les domaines Foncier/Fiscalité , Foncier/Environnement , Foncier/Forêt et même le domaine Foncier et mines...Il serait également d'actualité de fonder une agence Foncier qui se spécialisera dans les titres Fonciers . 26 Octobre 2010 .

Commentaires :
Cette approche multidimensionnelle du Foncier remet en question des points comme :
1 ) la centralisation à outrance et le monopole de fait du Foncier par l'administration .
2 ) La notion même de Territoire Malgache et ses richesses en " sur ou sous - sol " .
3 ) l'irruption des nouveaux acteurs de Base comme le paysan usager , le petit privé .
4 ) l'investisseur étranger et local
5) etc....
La solution sera la recherche permanente de solution
? Mais une solution largement et localement concertée , en toute transparence , avec tous les acteurs réels et possibles . Le paysan a maintenant le portable disais - je , et la maîtrise des informations concernant sa terre et son village bien sûr. Il s'agit de sa vie , de son avenir et de la survie de ses enfants . Si ce n'est pas de la légitime défense alors cela lui ressemble , en toutes proportions gardées .

Nouvelles du Monde


Monsieur Olivier de Schutter est rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l'alimentation . j'ai le plaisir de reproduire ici ses trois priorités et fronts principaux dans cette tâche complexe du Foncier planétaire cette fois ci .
1) Investir dans des cultures vivrières non destinées à l'exportation
2 ) Combattre l'accaparement de terres agricoles , devenues des " objets de spéculation massifs par des États étrangers ou des multinationales
3) Et , enfin , lutter contre l'uniformisation des cultures pour préserver la diversité génétique.

In : Le Monde . Bilan Planète . 2009 htpp//www.lemonde.fr

Bonne semaine et Merci bien à Messieurs André Teyssier et Olivier de Shutter .

Bekoto
Note
1 ) Un journal , parmi d'autres journaux , avait été saisi par les paysans et avait donc rapporté le litige d'Antanifotsy dans ses colonnes . Les noms de tous les antagonistes sont cités dans le journal . Mais le blogpaysans ne peut pas les citer au vu de la violente tension sur le terrain même et surtout pour préserver la neutralité de l'enquête et du tribunal : in " La Gazette de la Grande île " . 5 Novembre 2010 .



Commentaires : Le paysage fluvial des montagnes est façonné par l'Homme ( et la femme ) . La rivière est encore à sec et le débit de l'eau faible car la pluie avait encore tardé pendant la photo . Les paysans récupèrent ici les roches et galets de la rivière pour en faire des terrasses de cultures vivrières . Les pierres protègent aussi le bord contre la force des flots charriés par les pluies cycloniques de Février . La maîtrise de l'espace , à la traditionnelle , est là . Depuis toujours .