vendredi 27 juillet 2012

KOLO SY KANTO - TANTSAHA : CULTURE ET ART PAYSANS


 INTRODUCTION 
 L 'imagination et le créatif des gens simples et modestes étonnent souvent et désarçonnent parfois . les préjugés , les stéréotypes ou les caricatures plus ou moins discriminatoires touchant " CEUX d ' EN BAS " paysans , pauvres chômeurs etc ( Ce mot usité par  la Banque Mondiale ou les experts est une lecture verticale de la société et des CSP ( catégories socio - professionnels ) . Méthode qui a le mérite d ' être simple , clair et logique ...Sauf que les sociétés ignorent les géométries et les théories spéculatives . Car Art et Culture ont leur dynamique et génie propres de biens immatériels ( UNESCO )..Le génie populaire en  est une petite et modeste preuve vivante .



Commentaire du dessin : Village d ' Antanambao / est ( Nouveau hameau de l ' orient ) . Commune rurale d ' Antanifotsy . Orientation traditionnelle et pour des motifs astrologiques des cases vers le Nord/Est ( Mianavaradoha ny tànana ) . Toit pentu en tuile " écaille de poisson " , varangue exposée vers l ' occident pour capter les chaleurs de l ' après midi , et adossé au pied de la butte d ' Alambaratra ( colline  détestée et battue par les foudres )...Notre Tànana ( Pays , village ) . Ce type de village est la source principale d ' inspiration ou motif de VIVRE de nos paysans migrants ( et des Malgaches ) qui vont chercher ailleurs du travail ." Quittez un pays , mais ce pays ne vous quittera jamais " ...Les étrangers qui ont choisi de vivre ici sont définis par : Vahiny nahazo volon - tany ou Ceux qui ont pris et épousés la couleur de la terre .

Commentaire : Miniature en acrylique sur pousse pousse . L ' imagerie populaire est fertile dans la ville d '  Antsirabe . Les cultures populaires Malgaches s ' expriment en sculptures funéraires ( Sud , Ouest ..) esthétiques , en musiques et grandes traditions musicales extrêmement variées . Mais la maîtrise des miniatures caractérise la population des dessinateurs de la ville . les sujets abordent souvent la brousse , la nostalgie du village . l ' église , dans ce tableau , semble être protégée et gardée par les maisons .

 Commentaire : L ' art populaire est une sage et pathétique gestion de l ' éphémère , une création minutieuse de la beauté fugace et " dégradable " . le support fragile de ce dessin se trahit sur ce tableau ; le bois spolié s ' était écaillé à cause des intempéries , du gel des matins d ' hiver en Juillet , et de la chaleur caniculaire de la saison des cyclones de Décembre . Ce chef d œuvre anonyme d ' un petit génie de l ' ombre sera , un soir , définitivement effacé , perdu , détruit et oublié. Mais la vie elle même n ' est - elle pas aussi que  futilité et vaine prétention ? le sujet traite ici d ' une belle journée de dimanche où les gens prennent la montée pour aller à la messe . Dame à l ' ombrelle bleue ,  Monsieur avec son nouveau chapeau blanc tout neuf  , Demoiselle à pied nus qui devance allègrement les autres et enfin , notre paysan tireur et pousse qui ( il faut le dire ) n ' ira pas à l 'église mais il  attendra fidèlement , avec patience , ses clients au dehors , sur le parvis de terre rouge : Ne Priez pour lui car il n 'est pas un pauvre pêcheur  . Non , notre paysan doit éternellement travailler , même le jour de Seigneur .

Conclusion : Dessin ci dessous Titre " Paysage de la Région du MENABE et case des Hautes terres " . Ce dessin est contradictoire comme toutes les rêveries et tendre divagation d'ailleurs . Le Moyen Ouest , avec ces espaces infinis et sa " façade Mozambicaine " favorisent la contemplation pure et les rêves utopiques ...Royaume des zébus sauvages ( BAREA ) , No man ' s Land sous administré ( 50 habitants/Km2) ,  " Terra incognita " aussi car les lacunes littéraires , les monographies parcellaires , les études sectorielles  manquent cruellement . Mais ce vide de l 'ÉCRIT  , par effet de retour , avait sauvegardé un rien de mystère  et embelli la grandeur légendaire de ses peuples de fiers et durs Nomades , qui , à l instar des BARA , avaient toujours considéré ces TANETY  , ces pénéplaines et ces horizons évanescents comme leur " petit " jardin et leur Tombe aussi ( Un nomade BARA sera , par exemple , enterré sur les lieux même où il trépasse car toute l 'espace de Madagascar est sa PATRIE . ! EXODE : les visionnaires et les doux utopistes affirmeront , avec véhémence , que le futur de la grande île sera là bas , au Moyen Ouest .
 

mercredi 25 juillet 2012


ÉPILOGUE :
 Reprise d 'une page écrite le 24 Novembre 2 010 ; soit 2 ( deux ) ans avant  sur la politique nationale ( abandonnée ) de la Migration paysanne ( Fifindran - monina ) . La thèse soutient les faits suivant : 1 )  La non - prise en compte de l ' Agropastoralisme ( Mpiompy omby ) , 2 ) le sort difficile des Migrants qui avaient été implantés puis abandonnés à leur sort par l ' État . Le débat est ouvert .


Commentaire : Dessin miniature sur Pousse pousse . Le pont d ' Ampitatsarety ( pont que traverse les charrettes ) .

 

Mercredi 24 novembre 2010


MIGRATION PAYSANNE N ° 6 : Etude de Cas


Avertissement .
C'est la 6 ème page technique et analytique qui fait suite à la politique Nationale de la migration , politique vue et vécue par les paysans usagers eux même . Et le point de vue risque d'être parcellaire et incomplet . Merci de la compréhension .

Introduction

Deux régions de migration sont abordés ici comme exemple : Le Bongolava et le Vakinankaratra. . En théorie , La migration ( Fifindran-monina) est une des clés de développement car , les paysans sans terre pourront produire , et les gens de la ville auront une chance pour le faire aussi , sinon les intellectuels chômeurs ou courageux pourront refaire une autre vie en brousse . Un avenir radieux était promis pour être simple et direct . Mais les réalités sont autres .
Commentaires : Village de migrants installés ici depuis 50 ans . Commune Soanierana , région du Bongolava , Tsiroanimandidy . Cette charrette va aller dans un bas fond pour récolter du manioc. La commune , sous peuplée , a 1 120 âmes , avec une moyenne de 10 habitants au km2 .
Politique de Migration
Une des approche de développement consistait , par exemple , à"déplacer" la population en difficulté de la ville vers les vastes terres non- cultivées dans les zones consacrées ( ZAF ou zone d'aménagement Foncier ou bien les Ex- ZMA ( zone de migration Agricole ) .
Les faits sont là : la migration subventionnée par l'État et les organismes Internationales ou par des sociétés à vocation commerciale n 'ont pas encore donné des résultats escomptés . Les raisons évoquées durant les classiques évaluations sont nombreuses et compliquées aussi :
1 ) Les migrants originaires de la Ville et/ou enfants de non- paysans sont inaptes à travailler et à vivre en brousse . Dit -on .
2 ) Des facteurs exogènes ( ou extérieurs ) perturbent les projets : Insécurité causée par les Dahalo ou brigands , enclavement du site , inaccessibilité des paysans aux services minimum comme la santé , l'école pour les enfants...
3 ) Erreur de conception de départ : ce sont les experts plus ou moins déconnectés du terrain réel qui " imaginent " des solutions à la place des paysans ou sans l'avis des paysans eux même .
4 ) Enfin , le fameux dysfonctionnement des services compétents pour ne pas dire la mauvaise coordination État/Usagers et Public/privé ou , en clair , les crises cycliques ici ( kirizy mirerimberin-dava ity foana ) . Un des impacts de toutes ces crises répétitives c'est surtout l ' impossibilité d'avoir une vision d'avenir paysanne solide et stable , et une bonne " politique" de développement qui soit indépendant et libre de toute litige entre les gens du/hors pouvoir . Cette politique tient le Développement par la gorge ? .
Ce point de vue est brut , carré même . mais le débat est toujours ouvert pour un développement paysan . Ce Blog est fait pour recevoir les avis .


Commentaires : Villages de migrants d'Ampamohizankova . Région Tsiroanimandidy . Ce coin est réputé pour son or . Nous sommes en zone rouge ou hostile .


Brève étude de cas

Région du Vakinankaratra
Commune de Beakanga ( lieu où foisonnent les pintades ) . District de Mandoto ( lieu poussiéreux qui salit ) . Zone de migration qui était à la fois ( oui c'est de l'imparfait ) un des sites pour l'application de la Révolution Verte ( 2005 - 2010 ) ou l'agro- business pour le développement rural .

Récit
: " Le paysan , avec son chapeau de paille doré fabriqué en paille de blé ( varim-bazaha ) et son Lamba ou toge flambant neuf était ici en ville venu pour négocier quelque chose . Il frappa d'abord la porte d'une ONG collègue pour prendre des renseignement sur les poissons ( manao dobo trondro ) .Et puis juste après il avait voulu parlé avec des personnes qui connaissaient le Droit Foncier . Et de bouche à oreille , son histoire me fut parvenue : " J 'avais acheté des terres , raconta -t-il , il y avait 6 ans (2004) à un autre paysan qui avait mise en valeur ses même terrains depuis 18 ans . mais depuis un certain temps , les feux de brousse ravageaient ma récolte systématiquement . Les autorités communales me conseillent de ne pas réagir car elles soupçonnent que ce sont les bouviers nomades Bara qui incendient les tanety pour me dissuader de m'y implanter ..." . Derrière l'histoire de ce paysan anonyme peut se résumer toute la problématique tragique de la migration ( inconstance des projets , réaction de la population locale contre les nouveaux résidents , absence chronique de l'État...)

Commentaires Photo : La case de migrant pauvre est devant la maison d'un autre migrant riche . Le nanti a construit en béton et possède une charrette qui est accolée au mur là bas . La maison du pauvre , en toit de chaume gris , comporte un bric à brac accroché sur ces murs . ce sont des tôles galvanisées qui servent à récupérer l'eau des pluies et nous pouvons en voir un récupérateur au dessus de la porte d'entrée , un autre , en angle incliné , sur le mur .


Écriture et devise sur une charrette
Commentaires : écriture sur la charrette du migrant " Izay mangina volamena " ( Le silence est d'or ) . La peur , la loi du silence , ou l’omerta règnent en ces lieux éloignés des lois et de Dieu ( tany tsy misy Andriamanitra ) .

Le fond du problème
:
Cette zone sus citée , le Vakinankaratra , est l'enjeu des intérêts contradictoires ( convoitises ? ) entre les prospecteurs miniers , les spéculations de l'agro-business et , enfin les petits paysans sans terres eux même . mais un autre acteur historique avait resurgi sur place : les clans des bouviers Nomades Bara , maîtres historiques de ces espaces . Les Bara désirent simplement leur Droit de pâturages et un accès à l'eau des fleuves ou sources pour abreuver leurs milliers de troupeaux de zébus . Les plantations les gênent .
La grande question :
Jusqu'ici , aucune politique n'avait pas encore été assez efficace pour harmoniser un environnement propice pour gérer simultanément l'action du migrant sédentaire et celle bouvier nomade . Les troupeaux des Bara , par exemple , mangent systématiquement les plantations du paysan . Le bouvier se retrouve en prison pour cause de " divagation d'animaux" . L'engrenage et l'escalade se déclenchent alors car les clans des nomades réagissent contre etc...Commentaires : Dessin populaire sur un manège abandonné " Le semis chez nous est fait par l'Homme et la femme " ( Manetsa daholo na ny lahy na ny vavy aty aminay ) . Curieux dessin en effet car rares sont les endroits où l'homme accomplit le travail de la femme .

Résumé

Le cas du paysan - migrant reflète le dilemme sur la manque d'une réelle politique agricole à entreprendre à Madagascar:
1 ) Nos paysans sont -ils capables de se subvenir eux même , sont-ils utiles ? ( sans provocation car cette idée émane systématiquement de certains cercles de décideurs depuis 1960 )
2 ) Le projet de révolution verte initié là bas fut en suspension ou abandon car les bailleurs avaient plié bagages . le contrat MCA , pourvoyeur de fonds , avait expiré en 2009 . Et la tentation de "squatter" ces plantations en friche ou de les brûler aussi sont des risques réels .
Mais est - ce opportun et intelligent de livrer ces terres aux investisseurs étrangers désireux avant tout d'exporter leurs récoltes ? Argument négativiste et classique : " le paysan ne fait rien etc..."
3 ) Et les prospections sauvages ou non de mines qui continuent dans le coin depuis l'annonce de la mise en place d'un comptoir de l'or en 2006 de ce côté de Beakanga et Anjoma - Ramartina?
4 ) etc...
Merci .
BEKOTO

samedi 21 juillet 2012

ZONE ROUGE : Les mots clés de la sécurité rurale ( FIN )


Commentaire : Statuette en ébène . Hauteur 20 cm . " Attitude accroupie d ' un chasseur Sakalava en position de guet . Son bras gauche tient en principe une lance . Sa main droite , en appuie sur sa cuisse droite montre bien sa détermination à bondir sur une proie . Un sangler ou Zébu sauvage ( BAREA ) ? . Auteur anonyme : Un Dahalo sculpteur emprisonné à Mandoto .


Avertissement .

Cette page est une thèse engagée pour la compréhension et le soutien de la logique économique de nos éleveurs itinérants ( Semi nomades du Moyen ouest ) . Une demande d ' une anti-thèse et une contradiction sont ainsi souhaitées . Et les arguments contre ou pour sont bien sûr sollicités car seule le dialogue  ( entre acteurs et décideurs ) , ce dialogue sincère , tolérant , élargi , CONSTRUCTIF est le plus efficace pour avancer et élever le débat au besoin . .Merci .
Commentaire : Dessin en miniature sur Pousse pousse  " MODY ANY ANY AN - TSAHA IZY MIANAKAVY KELY  . " Couple de paysan revenant du champs " . La politique de migration de l ' État Malgache avait été abandonnée . Cette politique  consistait à provoquer et à encadrer des mouvements de paysans vers des terres sous peuplés et hostiles pour que  ceux ci valorisent la terre considérée comme abandonnée et sous exploitée par les " Nomades résidents ". C 'est une approche sédentarisme et statique du Développement rural  ou cadre  ( d 'une ) des Logiques de projet  agricole consistant à multiplier les petites et moyennes ou grandes fermes  sur toute l ' étendue de l ' île . Encore une thèse de plus .

Activités Agropastorales : méconnaissance et lacunes ?
La zone du Moyen Ouest reste propice à cette vocation . Les peuples résidents s' y adonnent principalement à l élevage et à cette mode de vie car c 'est leur civilisation . les frictions ou malentendus avec les autres peuples , tels les paysans migrants et sédentaires sont récurrents et proviennent , en grande partie d 'une vision du monde paysan s ' opposant à celle des semi nomades qui considèrent , en tout légitimité , cette immense espace comme leur TANINDRAZABNA ( Patrie ) et leur FAHITROM ' OMBY ( pâturages ancestraux ) . Les paysans , eux , ou les spéculateurs pressés considèrent par contre ces terres fertiles et en friche comme " exploitables " et sans propriétaires car déserts et vides . La zone de MAROTAOLANA , voir ci dessus , est une site de migration paysanne gérer par l ' État Malgache .
L ' affaire juricico - sécuritaire dit TSILEVO est un des milliers d 'exemple de choc de cultures .. Le 24 Juillet 2 002 , 5 ( cinq ) FOKONOLONA de MARODITA , de MAROTAOLANA etc...envoyèrent une plainte écrite auprès des autorités contre Sieur TSILEVO  Justin dit DILY , résidant à TSARAMIAKATRA car celui çi avait envoyé paître 2 00 de ses zébus sur les terres de cultures des paysans migrants . Ainsi commença un litige des paysans sédentaires contre les nomades , friction d' une rare violence et qui s' était soldé par l 'abandon des terres par les paysans pacifiques . Le mythe DAHALO , mythe dans son sens exagération , caricature et criminalisation simpliste des éleveurs prend naissance dans les ZONES ROUGES  La thèse à développer est de comprendre la logique des peuples semi - nomades ..D ' où le rapport de l ' Homme avec l ' animal fétiche ou Zébu .

 Commentaire : Région de la Haute Matsiatra et le Moyen Ouest . Géographie marquée  par les vallonnements , les bas fond où se lovent les sources et les résidus de forêts primaires riches en bois précieux et semi - précieux . En arrière plan , un grand village étirée , de forme longiligne et la grande case est celle du chef de cal , prêtre traditionnel et maitre des lieux ( MPITAKAZO MANGA , OLO BE ...) . Ces espaces nourrissent les rêves et fantasmes  d' occupation du sol .

PEUPLES NOMADES et semi nomades
Les monographies communales et les derniers recensements indiquent que les résidents du Moyen Ouest sont une dizaine de "peuples " dont les Sakalava et Betsileo sont majoritaires . Mais les peuples minoritaires sont les " Mixtes " comme les Arabo- Malgaches , Les KIRAO ( mélange inter-ethnique ...) occupent aussi cet espace . La méthode d'enquête quantitative et le reliquat historique sur les " origines des peuplements " méritent une contre étude et une approche contradictoire car " Le BARA , ou le SAKALAVA , ou le VAKINANKARATRA etc...ont évolué et ont adopté sur le terrain une politique d ' entente cordiale avec les autres peuples . Le cas de BONGOLAVA illuste bine cette entente car la population , comme dans la commune de BELOBAKA , s 'était départagé d ' une façon saine et sans complexe l 'espace de vie en territoire ethnique précis " Ary ny Merina , Aroy ny Betsileo , eto Izahay Sakalava ( Là bas sont les Merina , au loin les Betsileo et ici c 'est chez nous les Sakalava " Dixit le conseiller municipal Lahy Jean , bouvier . Mais parfois , des querelles et des frictions opposent ces " peuples " et la cause reste CULTURELLE car il y a souvent le " non - respect  des Us et coutumes " locaux de la part du délinquant étranger ( TSY MAHALALA FOMBA ) . Ou de la négligence tout court .  Le cas des éleveurs de porc est un exemple car souvent des populations sont tabous ( FADY ) de cet animal et de sa proximité  . Mais certaine personne y élèvent malgré tout soit  par insouciance , soit par soucis spéculative . Ou , enfin , le cas de l 'élevages de chèvres car des gens sont aussi " FADY " de cet animal aussi . Donc la division spatiale du territoire en ethnies , en accord avec les résidents , est  décrété afin d ' éviter une promiscuité des Us et coutumes .
 Commentaires : Dessin sur pousse pousse du Taxi brousse  sillonnant pistes , routes de Madagascar  . MANDEHANDEAHA MAHITA RAHA....Ceux qui voyagent découvrent des choses..." ou éloge à la migration intra - territorial selon le jargon en vigueur .
ZEBUS
Le zébu est beaucoup plus qu 'une question économique . Et c 'est le malentendu persistant qui avait fait écrire aux chercheurs développeurs des années 1960 cette phrase réductrice , condescendante et inquiétante à la fois car  le ton et l ' affirmation frôlent une arrogante provocation ." Ces Malgaches pratiquent un élevage contemplatif " .
Le bilan du Projet RANCHING ou le Méga- Enclos d ' Ihosy , destiné à rationaliser à la mode VAZAHA de l ' élevage d 'une part , et l ' introduction de nouvelles races de bovins d ' autre part ne sont pas encore connus officiellement . Mais les recoupements sur le terrain et les indices permettent maintenant d ' affirmer que cette méthode moderne , et carrée de gestion du Cheptel étaient mal perçue par les populations . Les réactions brutales et sporadiques du banditisme rural ou DAHALO s ' expliquent t ' elles aussi par un rejt des modèles importés d ' ailleurs  ? . Les Sakalava , ou plus exactement une des lignées de Morondava  composante de ce grand peuple dynamique  , par exemple , " ne traie pas le lait de leur vache ...Car ce lait est pour son veau " ( RONONO HO ANY ZANAK ' AOMBY IO...FA TSY SOTROY I ' OLO MARE ) . Ce n 'est donc pas une négligence incongrue et anachronique ou une attitude  criminelle que de ne pas boire le lait de sa propre vache . Car c 'est d ' abord son zébu à lui toute l ' Histoire .

Commentaire ; Dessin populaire sur Pousse pousse  : Ny aminay  Notre village , notre Chez Nous .:

Conclusion :
L' intégration " politique " des activités agropastorales de nos peuples semi - nomades est à considérer pour la relance économique . Et cette intégration nécessite normalement et ( simplement ) leur propre avis , et la reconnaissance sans préjugés défavorables de grands acteurs de base aussi ." Ces hommes sont aussi nos frères " ( Titre d ' un livre de Danielle Mitterrand ) . LONGONAY IABY NY GASY ( Les Malgaches sont tous notre grande Famille ) Selon un éleveur Bara de la Commune urbaine de TSIROANIMANDIDY .

BEKOTO

mercredi 18 juillet 2012

ZONE ROUGE : Les mots/clés de la sécurité rurale


Commentaire : Statuette en ébène ( HAZO MAINTY ) sculptée par un DAHALO emprisonné à MANDOTO pour vol de zébu ) et qu ' il avait revendu ensuite au gardien chef de sa prison ( le Chef Arsène ) .


Avertissement
Cette note d 'étude produite " à chaud "est un bref constat provisoire et brut des réelles difficultés présentes en brousse . Cette page est sans prétention aucune , et ne désire nullement faire interférence encombrante dans le travail déjà complexe et à haut risque des autorités judiciaires et armées Malgaches évoluant sur le terrain réel  . Merci .

INTRODUCTION
La relative dérèglementation générale sévissant en brousse pourrait s ' expliquer par l ' absence de l ' État lui même ( sous - administration chronique depuis bien longtemps ) et par le résurgence des bouffées de violences sporadiques dans les " Zones rouges " , jargon en vigueur pour désigner ces espaces géographiques sous peuplés , sous développés etc .
La page du jour est un rappel sur la sécurité rurale , un blocage important dans le développement car " Pourquoi travailler ainsi si ce sont les mauvais ( DAHALO ) qui en profitent " ( INONA NO TOKONY HIASANA RAHA HAMELONA DAHALO FOTSINY ? ) Dixit le conseiller du Maire de la commune rurale d ' Anjomaha Ramatina .




 Commentaire : Dessin miniature sur Pousse . Auteur ; RAZANDENY ( Jean Denis ? ), emprisonné à Antsirabe pour recel . Ce dessinateur avait aussi initié un atelier de sous traitance de ces dessins en prison afin que les séquestrés talentueux puissent avoir un peu d ' argent . Merci aux ONG ' S qui s' occupent des prisons Malgaches . Il est aussi évident que la communication en brousse est un problème ( infrastructure routière , pont etc...) . D ' où ce dessin sublimant le pont .

LES MOTS CLES

1) FOKONOLONA : Assemblée délibérative des personnes ayant plus de 18 ans et qui décrète , oralement , les règles et conduites pour le BIEN de la communauté .

2 ) DINA : Règlement des communautés stipulé lors d ' une réunion populaire . Une des caractéristiques du DINA est celle d ' inclure dans ses "lois " le Droit coutumier et traditionnel . Des rites et pratiques coutumières valident les décisions ( VELO - RANO ( Pacte sacrée ) ; Immolation de zébu ...)

3 ) DJAMA : Milice paysan , à la charge et sur ordre des villageois  dont le rôle est " de défendre " les éleveurs . Ce phénomène parajuridique avait été observé surtout dans la Région du Bongolava . Les autorités judiciaires de la Région , informées du fait , avaient tolérer les DJAMA . Tolérer pour ne pas affirmer légaliser .( 1 )

 4 ) LE MOYEN OUEST : Il est constaté que cet espace immense dénommé façade Mozambicain par les géographes est la zone préférentiel d ' action des " RATSY " ou mauvais .

5 ) Des phénomènes psycho - sociologiques sont aussi signalés dans ces zones ( Hystérie collective ou BILO ; pratique de la culture de nuisance ou sorcellerie . ( 2 )

6 ) Un de mes amis Sociologue , Monsieur Henri Rasamoelina analysa dans une minutieuse étude  ce délicat sujet :  " Madagascar ; Etat , communautés villageoises et banditisme rural . l ' Harmattan .2 007 .




  Commentaire : NY OMBY LAHY TSY METY ROA AM - BALA ( Ne jamais mettre deux taureaux dans le même  enclos ou guerre de leaders ) ZEBU : Cet animal symbolique reste le sujet central du phénomène Dahalo , bien que des modulations du banditisme rural sont aussi effectives : MALASO ou voleurs et criminels : MPANAKAN - DALANA ou bandits de grands chemins ( coupeurs de routes selon les Africains qui subissent quotidiennement aussi ce délit tragique chez eux )


Conclusion :
Une approche plus large et participative est l ' idéal pour comprendre ( rapidement ) cette insécurité en milieu rurale . pour AGIR car c 'est le blocage premier de notre développement rural !


 à SUIVRE .

BEKOTO

Notes :
1 ) in :: Journal MALAZA . I Avril 2011 . N ° 1930
2 ) in : Journal L ' OBSERVATEUR . 25/02/12. N° 420 : " Miandrivazo : augmentation des cas de BILO ou hystérie collective dans les écoles "

mardi 17 juillet 2012

MIGRATION " MPITADYRAVIN - AHITRA " : Paysans et Tireurs de pousse .


Commentaire   : " Ce Samedi 7 juillet , dans la commune rurale d ' AMBOHIDRANANDRIANA ,les autorités communales et la population avaient levé le drapeau pour inaugurer la fête des poissons ( VAKY DOBO ) . Le respect , la solennité de paysans devant les symboles d ' une nation ( Drapeau ) sont louables . Car ils sont aussi des " patriotes " , des travailleurs et non belliqueux ou agressifs afin d ' économiser leur force pour le dur travail de leur TERRE . Hommage aux paysans Malgaches , ceux qui nous permettent encore de nous NOURRIR .

 .VAKY DOBO ou PÊCHE POPULAIRE et FESTIVE
 Le " Vaky Dobo " fut devenu une des manifestations festives dans le Fokontany de TONGARIVO , petit hameau villageois d ' une cinquantaine de cases , dans la Commune d ' Ambohidranandriana , dans les Hautes terres de la région du VAKINANKARATRA . Ce " DOBO " ou étang était le résultat des crues et décrues de la rivière SAHATSIHO , un affluent du grand ONIVE , et qui se jette au Sud , dans la MANIA .. Le " DOBO " s 'était formé à cause de la violence des eaux cycloniques périodiques et qui ( l 'eau ) érode les bords du fleuve tout en privant les paysans des terres de cultures alluvionnaires ( BAIBOHO ) .
Les eaux fluviales charrient aussi toutes les espèces de poissons possibles ( tilapia du Nil , carpe , Truite de Corée ( FIBATA ) ect ) . Dans l ' impossibilité de contrôler le débit du fleuve , la commune et la population aménagèrent donc ces étangs sauvages pour en faire une immense pisciculture populaire dont tout le monde est propriétaire . Chaque année une fête du poisson est célébrée . Moyennant une participation de 1 000 Ariary ( 0,07 Euro ) , chaque personne du village peut participer à la pêche avec sa nasse , son filet . Et c 'est une course où 2 500 personnes pataugèrent dans les étangs , eau à hauteur de genoux .



Commentaire : 2 500 gens étaient allés pêcher dans leur étang public et dans une ambiance à la fois solennelle et festive . Une estimation de 5 tonnes de poissons étaient récoltées puis vendues ou consommées sur place . Le projet d' avoir une pisciculture plus rationnelle et plus rentable est en voie pour l ' année 2 013 . ( Photo : Hilarion de l ' AFA . Antsirabe )

TONGARIVO ( Nous serons des milliers ...un jour )
 Le hameau de TONGARIVO se situe en aval du fleuve . Le fleuve SAHATSIHO , avec son parcours méandreux , avait creusé au fil des ans des énormes étangs variant de 5 Ha à 10 Ha .
Ce hameau possède une cinquantaine de cases en pisé et à toit de chaume noircie par la suie du feu de bois et par les intempéries . La particularité du village est que c 'est un village des tireurs de pousse pousse . Chaque homme valide a pour travail coutumier de monter en ville pour " faire le pousse " ( MPITARIKA POSY ) . Ce métier incompris et paradoxale alimente  les préjugés plus ou moins humanitaires et l " EXOTISME DE LA PAUVRETÉ " . Cette maladroite appréciation du métier masque , objectivement , la fonction économique du tireur de pousse . Ce mode de transport économique irrigue l ' économie des villes et permet la circulation des biens ; des produits et des personnes . 3 500 tireurs de pousse travaillent en ville . Une masse monétaire évaluée , par jour , à 20 millions Ariary ( 7 407 Euro ) est drainé par ce mode de transport . Et 200 500 personnes ( 1 ) vivent des retombées indirectes du " pousse pousse " ( famille paysanne , commerçant , menuiser constructeur de pousse et la commune même etc ) . Les enquêtes " quantitatives " sont nombreuses et inopérantes à la fois . Le regard porté sur le métier restera celui d ' un citadin , modernisé et acculturé car la logique paysanne est ignorée ou camouflée par " un état des lieux de la pauvreté : un tireur gagne 2 Euros .

Commentaire : Dessin miniature sur pousse pousse : de  RADANY " Le fleuve dévale ses eaux vers la rivière et le village à côté est si heureux car l ' eau est pure , la rivière est poissonneuse et le temps splendide " Un rêve à accomplir un jour , chez nous au village .

VU DU BAS et  VECU avec le " BAS " ( analyse au ras du village )
La notion " paysan " a bel et bien changé , éclaté . La dynamique de la société rurale a , elle aussi , pris une autre dimension que la grande masse de données quantitatives mésestime ou ignore simplement . D 'abord ce paysan est en mouvement ( migration saisonnière ) pour louer leur main d ' œuvre ailleurs ou pour spéculer leur récolte ou leurs produits d 'élevage . Ensuite le pluriactivisme dont fait preuve cette classe semble être l ' intelligente réponse paysanne face à la crise ( aux crises cycliques ) : être à la fois paysan , éleveur , commerçant , fonctionnaire et musicien est classique ; Un paysan ne fait plus jamais une seule activité ! Enfin , la communication connaît une avancée en brousse : utilisation de portable , visionnage des films pédagogique ou d ' action ( sic ) . Un riche paysan possède même une antenne satellite et projette régulièrement dans son étable les nouvelles du monde entier . Sans insister sur l ' appropriation paysanne de l ' expertise que les développeurs ou ONG ' S leur avait enseigné sur le terrain ( un paysan est un ingénieur qui s'ignore )
La perception du monde paysan mérite d ' être aussi changé car si Madagascar avait réussi à ( sur ) vivre , il suffit bêtement de regarder notre bol alimentaire ou notre table quotidienne : Tous les produits de la terre ou presque  sont dans l ' assiette ( riz , légumes , lait , fromage , fruits , viande , volaille ...) . Des produits locaux  comme on dit .


Commentaire : Dessin miniature sur Pousse pousse ; " Dans notre village , en ce moment d ' hiver austral ( RIRININA ) , la rizière est en repos et les premiers labours vont aussi commencer pour recevoir les légumes et les patates ..."
CONCLUSION :
Le livre visionnaire du Président Tanzanien NYERERE publié vers 1960 : début de l ' Indépendance :de 'Afrique et de Madagascar : " MANGER D ' ABORD " .

BEKOTO .

Note : " Enquête monographique sue les pousse pousse d ' Antsirabe " . Service Technique de la Voirie . Commune urbaine Antsirabe . 2006 .

vendredi 13 juillet 2012

LE DIFFICILE CHEMIN DU " FONCIER " CONTINUE

Salama
Une évaluation " par le BAS " et avec " le BAS " du travail de notre Comité avait été relativement accomplie d ' une façon simple , directe et à la paysanne ( EMPIRIQUE ) pour ajourner notre Blog et au vu du contexte pesant et prédominant .
Les amis et partenaires principaux sont les paysans eux même et les communes rurales à problème ( Commune d ' Anosiarivo Manapa , Région du Vakinankaratra , dont la vallée de 1 00 Ha dit ANTSETSINDRANO avait failli être objet d " accaparation ( 2 007 )  . Commune d ' Ihosy et les petites mines sauvages , commune de SAKARAHA et la problématique des pâturages naturels à l ' usage des pasteurs nomades etc .)
En toute évidence , la situation de malaise politico - institutionnelle qui perdure lourdement sur place n ' a pas pour autant permis d ' éclaircir à fond le nœud de la politique du Foncier résumé par les deux grandes tendances :
 1 ) Accès parcellaire pour le petit paysan usagé au travers l ' expérience des guichets Foncier
 2 ) Et facilitation Foncier pour les grandes et moyennes dimensions aux investisseurs (  50 000 et plus hectares ) .
Par ailleurs , l ' occupation du sol par voie d ' extraction minière , ou par le biais des zones de conservation méritent aussi des nouvelles pages .
 Et , enfin , l ' occupation du littoral ou , pour caricaturer et exagérer , le bétonnage des plages . Ce dernier sujet  éclate , de fait , la nouvelle dimension du sujet " paysan " qui est , en fait , un concept pratique mais élastique et dynamique car les petits pêcheurs , les populations de l ' économie de cueillette ou les peuples semi - nomades " occupent " aussi leur sol , à leur façon . 
Remerciements sincères aux institutions privées ou publics pour les échanges d ' expertise durant ces derniers temps .
Bekoto
Plage de la Baie de LIBANONA , Région ANOSY .  Avant le grand aménagement du nouveau port .