mardi 29 janvier 2013

Histoire de Village ( 4 ) : Brèves de Manapa .

Manapa et suite à donner

La vie reprend difficilement son cours et ses droits à Manapa , après le " départ définif " de son Maire . Le deuxième adjoint du Maire administre actuellement la Mairie rurale , en étroite collaboration avec le Conseil municipal . La bonne tenue des livres ( comptabilité , archives civiles ..) devrait faciliter la continuation de l ' État dans le village .
 Un conseil " stratégique " fut tenue la semaine dernière au sujet de l ' actualité sur les bandits et brigands qui commencent à harceler le flanc sud et sud/est de la commune ( mikorontana ny ilany atsimo sy atsinanana iny ) . La région du Vakinankaratra , alertée , était descendue sur les lieux , elle a bien constaté que des Fokontany dans la commune d ' Amdrebensoa ( Sud de Manapa ) et de Bemaha semblent être le refuge ou le point de transit des brigands . Jusqu ' ici , ils ( brigands ) évitent encore Manapa en raison de la pugnacité des paysans sur place et de la terrible réputation de notre petite commune .
L ' absence de Dada Paoly aura - t - il un effet quant à l ' audace folle de ces bandits ? Car cette commune des charretiers est devenue le symbole local , voire régional de la résistance armée contre les mauvais . à suivre . 
Par ailleurs , la négociation pour le lycée continue ( Persuader les intellectuels  ayant une licence de venir enseigner au village ; terminer le nouveau marché paysan , drainer les nouveaux canaux d ' irrigation destinés aux nouvelles surfaces rizicoles etc ...) . Ces projets figurent dans le Plan de Développement communal ( PDC ) .
Les enfants de Dada Paoly sont vigoureux et scolarisés .
Ils porteront désormais l ' honneur d ' assumer un grand nom et surtout le devoir de continuer la tâche de ce migrant des années 60 , qui fit de ce coin " maudit " un LIEU DE VIE ( toerana ala - baratra , tiany avandra ary tanin - dahalo ity .
Cete contrée deserte est haïe par la foudre , abîmée par les grêles et fut le refuge des brigands ) . 

Pour information supplémentaire , voir lien et merci au Festival International de l ' île de Groix pour avoir réussi le miracle de filmer la vallée de Manapa , et Monsieur le Maire , Dada Paoly dans son bureau et de son vivant .

http://www.youtube.com/watch?v=2b7MUSAQf4I

Merci .

Bekoto 

lundi 21 janvier 2013

HISTOIRE DE MANAPA ( 1 ) : Hommage à Dada Paoly le Maire et bâtisseur des villages .

Introduction :
Il est malaisé de parler au temps présent d ' un absent , d ' un disparu ou d ' un trépassé . Mais des personnages échappent à cette règle car il avait durant leur vie marqué l ' histoire et l  'avenir de leur propre village , et vécu les péripéties éprouvantes de la construction difficile de sa commune rurale . Les paysages de la vallée de Manapa témoigneront , à jamais , pour cet héros de l ' ombre , Dada Paoly , qui à l ' approche de ses 80 ans , voulait encore construire un lycée paysan ( 1 ) et désirait aussi achever la piste charretière de 17 km qui pourra ( piste ) enfin désenclaver la commune et apporter le développement rural dans notre vallée .
Il est encore plus gênant de parler de cela dans notre Blog . Mails il faut en parler de ses utopies villageoises , de ces luttes féroces contre les bandits voleurs de zébus qui razziaient la vallée depuis 1975  exactement .
Dada Paoly avait raconté ses histoires à tout le monde , du simple paysan au Premier Ministre . Dada Paoly avait négocié un centre de santé , un lycée , des ponts , des armes aussi d ' ailleurs pour se défendre contre les mauvais . Puis , un vendredi 16 Janvier à 21 heure , croyant sans doute qu ' il était en sécurité chez lui , dans sa maison de location en ville , il avait relâché sa vigilance et fut victime d ' une attaque meurtrière .
Au nom de son Clan de Tritriva , au nom de sa famille et de son peuple à Anosiarivo Manapa ( La commune des paysans Soldats ) , je lui dédie ces pages .

" Miasa foana isika fa mbola maro ny tsy vita eto an - tànana " ( Travaillez sans relâche , beaucoup reste encore à faire pour notre village " Conseil du maire à son peuple .
Au nom de l ' ex - secrétaire général de cette commune ( 2001 ) et du  conseiller spécial de la commune de Manapa . Mais j ' étais aussi  " un enfant " devenu un homme de la vallée de Manapa  .

Rabekoto Honoré dit Bekoto . 

Notes :
1 ) Le lycée est le fruit d ' une collaboration entre 4 communes rurales . plus de 150 élèves pourront enfin se scolariser chez eux et ne plus venir en ville ( Betafo , Antsirabe ) . Les travaux continuent toujours et l ' agrément du Ministère de l ' Enseignement est en voie .

2 ) Cette piste de 17 Km en zone montagneuse nécessite un travail de spécialiste en ingéniorat . et des moyens financiers  . La population , bon an , mal an  , effectue systématiquement des travaux de réhabilitation pour permettre aux charrettes de passer .



 Commentaire : Croquis de la vallée de Manapa . 1992 . La couleur bleu signale les cours d 'eau . La rouge est la piste charretière et voie de communication entre les hameaux . Les massifs encerclant la vallée sont visibles avec ces élévations . lecture de gauche à droite , en commençant par le BAS : Faliarivo , Mahamavo ; Mangaika . Puis Maroparasy , Bevazimba , et enfin Midola . N B : Le massif Bevazimba doit son nom à une croyance comme quoi des tombes de Vazimba y étaient ensevelies tout là haut . Les paysans lièrent cette croyance au fait que leurs troupeaux de Zébus fuyaient cet endroit et ne voulaient jamais y paître au sommet . Les villages étaient déjà nombreux en cet époque : Faliarivo , Miarinarivo , etc...

RAPPEL MONOGRAPHIQUE DE Manapa ( 2009 )

mercredi 29 avril 2009


LES COMMUNES RURALES ( 2 ) : OPCI

L ' INTERCOMMUNALITÉ

" C'est dans le cadre de l'Organisation Publique de Coopération Intercommunale que le regroupement ou " grappe" de communes ...." doivent se concerter afin d' élaborer leur plan de Développement d 'ensemble. ces regroupements en sont pour l'instant au stade expérimental , soulignait les experts (1)
Par delà la définition , la narration de cette expérience est basée sur une pratique personnelle avec les villageois (2)

L ' OPCI de 4 A MANDROSO

Le 03 Décembre 2004 a été crée par le conseil des Maires ruraux l'OPCI dénommé 4 A . MANDROSO . Sa création, conforme à a constitution etc....
En sont membres les Communes suivantes :
Alarobia Bemaha, Alakamisy Marososona, Anosiarivo Manapa (3) , et Andriambesoa . Les 4 A proviennent des "A " tout court des noms des communes rurales. J'avais dû, avec les Maires refaire une autre monographie plus large à l 'attention des autorités compétentes afin de négocier les Projets de Développement ..monographie en langue Française bien sûr .


Commentaire : Manapa est le nom de l ' affluent qui arrose qui la basse vallée de 1000 Ha . Le problème reste technique car il faudrait endiguer ce cours d ' eau afin de pouvoir obtenir de l ' eau de culture . 


Monographie succincte
Géographie

altitude moyenne : 1 800 mètres
Climat tropical d altitude , existence de micro - climat favorable aux cultures tempérées ( blé, seigle, fruits)
Vallées fluviales larges et inexploitées (1 000 ha à Manapa par exemple)
Cultures alluvionnaires (baiboho) possibles sur 4 000 Ha le long du fleuve Mania

Infrastructures de base
Couverture sanitaire faible : 2 Centres de soin de base ou dispensaire avec infirmerie . 2 autres avec 2 docteurs
La sécurité est assurée par un poste de la gendarmerie à BEMAHA et par 125 paysans membres du quartier mobile ou milice villageois. Le FOKONOLONA gère sa propre sécurité dans les endroits isolés comme Andriambesoa.
Les communes ont besoin d 'environ 220 Km de piste charretière pour usage interne , et 770 km de pistes pour les relations intercommunales .Les produits des récoltes sont évacués par charrettes ou à dos d ' hommes . un homme porte 30 kg , une femme , 20 kg et un enfant 5 à 10 kg s'il est costaud (matanjaka ny zaza)

Economie villageoise
Surface totale de l ' OPCI : 7789 , 7 Km2
Population : 44 304 habitants dont 22 875 ont moins de 18 ans
Densité : moins de 50hab/km2 . Classement : ZONE ROUGE et Insécurité permanente .
90% de la population sont dans l ' Agro - élevage
Surfaces rizicoles totales : 397 806 Ha
Produits miniers : cristal , tourmaline , Beryl , Quartz , Rhodizite ( 4 ) , or . L'exploitation informelle et sauvage prédomine. La Commune d'Alakamisy déclare produire 50 Tonnes de cristal/an .

Problèmes de l ' OPCI
1) non maîtrise des circuits commerciaux des produits de récolte par les Communes et insuffisance du contrôle des spéculateurs (les fameux caïds politico-affairistes de la Brousse qui spéculent sur les porcs, le riz , le maïs et les produits miniers)
2 ) Manque de couverture sanitaire . Il faut encore des dizaines de Centres de Santé de base
3 ) Incitations des fonctionnaires et des cadre pour habiter " chez nous " ( tongava ré mipetraka aty aminay é )
4 ) Contrôle des exploitants miniers et régularisation de leur permis minier, perception difficile des ristournes (5).
5 ) Renforcement des organisations techniques et défensives paysannes (vétérinaires , para - médicale, manipulation phytosanitaires et , surtout , para-militaire à cause des brigands des grands chemins qui sévissent dans les villages isolés et durant les jours des marchés .
6 ) Création et amélioration des pôles d'échanges ( nouveau marché , téléphone ...)
7 ) Amélioration de l 'administration . Avec un budget/subvention d ' un total de 42 000 000 Ar (3 000 Euros) , les communes consacrent plus de 10% pour des services bureaucratiques hors budgets (traduction , saisie et impression de dossier, photocopies, réunion d 'urgence en ville. Voir écrivains publiques)
8 ) Les communes sont aussi le zone de passage des cyclones qui empruntent le couloir fluvial de la Mania... GAFILO et ELITA ( les cyclones de Janvier 2005) avaient fait des dégâts de 80% sur les cultures.

Commentaires

Le meilleur commentaire à faire c'est de choisir, à priori une commune - miroir . Je vais donc prendre la Commune rurale d'Anosiarivo Manapa pour la suite de notre Blog pour les raisons suivantes :

1 ) Ce sont des Migrants des années 60

2 ) C'était une des premières communes en Zone Rouge qui avait réussi à s' organiser toute seule contre les MAVO ( les mauvais ..)

3 ) Et ses montagnes sont tellement belles ....

Ouf ......merci et bonne journée .

BEKOTO

Notes :

1 ) Années d'activités sur la Décentralisation . FFE . Merci à l'Equipe .

2 ) J 'étais le Secrétaire général de l'OPCI car, simplement je savais le Français et je connaissais du monde .

3 ) Je suis toujours le conseiller de nos paysans.

4 ) Rhodizite : Minerai classé stratégique ....

5 ) l'Affaire d 'un italien dénommé Frederico - Lé -Vazaha défraya un moment mes communes : "Muni d ' un papier , cet étranger s 'implanta dans les communes avec ses ouvriers et exploita ses carrés tout en ignorant ( méprisant ? ) les élus et les paysans qui lui demanda poliment s'il pouvait montrer son permis d 'exploitation minière. Ce permis doit être visé par le Maire afin de prélever les ristournes pour nos communes. L'arrogance de cet exploitant se prévalant d'avoir des connaissances très haut placées terrorisa les paysans . Ceux ci m'avaient interpellé et j' étais descendu au village pour réprimander vertement cet énergumène. En fait il n'avait même pas de permis et nous avions dû saisir officiellement ses machines et ses ustensiles de cuisines dont une grosse marmite en aluminium pour 20 personnes au moins !
C ' était un bon moment pour nous mais un très mauvais moment pour ce soit disant investisseur étranger . Nous en rigolons même encore des années après .

( à suivre )

Commentaire : Le Fokonolona , consterné mais stoïque , écoute dans un silence de cathédrale la triste nouvelle d" " départ définitif " de leur Maire , leur Chef ! " MBOLA BE NY ASA FA MAHEREZA ISIKA MIANAKAVY MBA HO VONINAHITRA HO AZY " Le travail est encore immense , soyons courageux et dignes de sa confiance .

vendredi 18 janvier 2013

16 Janvier 2013 : Hommage au maire rural de MANAPA

TENY KELY FOTSINY . JUSTE UN MOT .

Monsieur le Maire de la commune rurale de Manapa , District de Betafo , est parti rejoindre " les ancêtres " dans des circonstances dramatiques ce 16 janvier 2013 .
Ce blog avait considéré sa dynamique commune comme une commune - références et une école de développement de Base avec et pour les paysans .
Juste cette phrase pour informer ses amis - es , ses partenaires et tous ceux qui ont fréquenté l ' un des plus extraordinaire meneur d ' homme que j ' ai connu : Paul Rabary , d ' Anosiarivo Manapa , ou Dada Paoly pour les intimes .
Je suis très triste .
Et c ' est plus injuste de devoir dire aussi que la vie  , le combat du village , continuent , implacablement , que  les travaux du villages doivent aussi être terminés ( Construction du Lycée , les ponts inter - communaux etc ...) .

Merci de votre compréhension .

P S : Un spécial Manapa et Avenir des paysans sont en voie d ' écriture collective avec les élus ruraux et les clans de Manapa . Pour constituer une mémoire  , sa mémoire . Hommage à " Ingahy Rapaoly " .

Voir libellé : Rapaoly , ou Lycée Manapa pour savoir les histoires de cette commune en zone hostile ou lien .
http://bekotopaysans.blogspot.com/search/label/Lyc%C3%A9e%20de%20Manapa

mercredi 16 janvier 2013

Histoire de village ( 3 ) : Tongarivo .


Commentaires : Le fleuve Vararana au cours capricieux délimite les villages orientaux ( Atsinanana ) des occidentaux (  ny Andrefan - tànana ) . Une grande cru avait dû mobiliser la population durant deux ( 2 ) ours afin de sauver les semis ( ketsa ) . Un dicton du village à propos du principe de prudence et de discernement des priorités : AZA MITORA - BATO FODY MANGALA -  BARY SAO MAHAVOA IREO VARY EFA BEVOKA : Ne chasser pas à coup de pierres l ' oiseau cardinal ( qui est un granivore ) pour ne pas abîmer les épis qui sont déjà gros "

Rappel
J ' étais revenu hier de la commune rurale d ' Ambohiidranandriana . Les paysans et la commune avaient célébré , assez tard , leur noël Dimanche dernier le 12 / 01 / 13  pour la contrée de l ' Est ( ny antsinanana aloha ) et pour ce Dimanche suivant le 19 / 01 / 13 pour celle de l ' Ouest . Cette division de l ' espace est provoquée par le fleuve VAVARANA qui est la délimitation naturelle et géographique de la commune . Ce fleuve est la vie même de la commune . Revenu au village pour compléter ma collecte d ' informations pour notre blog , j ' avais été interpellé par d ' autres urgences sur le terrain: comme cette grande cru du fleuve et les inondations  des semis de riz ( Vaky Fefiloha ny aty ) . Un soir d ' oisiveté au coin du feu de bois ,des questions resurgirent en moi :
1 ) Pourquoi ce Blog ( pour ) les paysans ?
2 ) Quelle a été l ' évolution de la situation socio - politique depuis tout ce temps  , soit quatre ans plus tard ?
3 ) Faut - il encore que je persiste à décrire et  à écrire ou à essayer de définir enfin la réelle ligne politique claire et nette du BLOG ? ou être plus politique face à la problématique du Foncier et l ' occupation du sol par les multinationales des mines  ou les prospections de produits en sous sol etr ses impactes discutables sur la population des sites par exemple ?
 Réponse au n ° 1 :Voir la présentation du Blog
 Réponse au n ° 2 : La situation socio - politique à muter à une vitesse inimaginable ici : En négatif donc ,
L ' insécurité rurale en crescendo ; l ' inefficacité relative des politiques de Développement " de base " constatée par une paupérisation de plus en plus accentuée de la population rurale ; la CRISE des institutions qui ne fera qu ' exacerber encore plus le dysfonctionnement de l ' administration , la montée en puissance de " la loi de l ' informel " ou les réseaux mafieux des spéculateurs de riz et de fruits etc ...
 Et en positif , les comportements ingénieux des paysans pour s ' adapter aux difficultés de leur vie .
Par le pluriactivisme : Devenir mécanicien de garage , faire de la maçonnerie , être tireur de pousse pousse etc...
Par les travaux non - agricoles pour une intégration progressive et prudente dans le système monétaire  ( pratique de crédit agricole en hypothéquant Charrettes , zébus et cochons ...)
Par l ' art du recyclage des objets  ( confection de sac à partir de déchets plastique ...)
Réponse n ° 3 : Politique du Blog ? Vers et Pour la masse rurale . Bien sûr . Mais sans s ' assujettir aux appareils politiques lourds et souvent déconnectés et sans ancrage en brousse .

Naissance de ce blog .

JEUDI 26 FÉVRIER 2009

Pour ceux qui n n'ont pas pu être présents où qui souhaitent ré-écouter les propos qui ont été échangés, nous allons mettre en ligne les interventions de la table ronde d'ici quelques jours.
Encore un peu de patience.
LUNDI 23 FÉVRIER 2009

Commentaires : vato fikapoham - bary ou Aire de battage des épis de riz . Village d ' Antanalamalaza . Et çi - dessous le premier article de présentation du Blog il y a quatre ans ( 4 ) , conçu et écrit à Paris . Merci à Laterit production de leur soutien indéfectible . Et Salutations sincères aux amis - es de la table Ronde des voûtes de Paris  durant cet hiver de Février 2009 .


Chers (es) Amis (es) de la Table Ronde aux Voûtes . Paris .

C'est avec un réel plaisir que je vous adresse mes sincères remerciements pour votre participation à la Table Ronde du Samedi 21 Février. L' hiver n'a pas réussi à refroidir ni votre enthousiasme, ni vos engagements pour la cause des paysans de Madagasacar et des paysans des autres Nations qui sont aussi confrontés, malgré eux, à une rapide et brutale mutation de l'environnement de leur petit village... Il s'agissait pour moi au départ de faire émerger le discours du petit planteur de manioc ou du forestier Tanala à la fois chasseur de miel et cultivateur. Mais après une pratique paysanne collective de Développement qui fut confrontée impitoyablement sur un terrain souvent difficile, et ce depuis 20 ans, j'ai su il faudrait plus qu'un discours carré et optimiste pour transformer nos villages en véritables lieux de vie, agréables à vivre. Et Il faudrait toujours plus d actions réalistes et réalisables pour ne plus marginaliser et ni oublier la petite Paysannerie. Pouvoir aussi mettre en lumière des vies tellement humbles et effacées que nous nous demandons tous dans ce village dit planétaire où est le vrai, l'authentique et le réel. Village dans lequel l'homme parle encore avec la Nature et règle sa vie avec la course des astres et des étoiles. Ma question a été aussi la votre. Nous n'avons pas cherché la réponse. La complexité de notre monde exige des réponses multiples. Le premier pas a été fait ensemble avec vous..." Tandis que Les Européens vont dans l'espace, et que les américains jouent à la guerre des étoiles, nous les Malgaches, nous cherchons encore le chemin du village." J'ai paraphrasé notre Père Tanzanien Nyerere et j'ai continué à marcher avec nos paysans de Madagascar .
Aprés notre Table ronde aux voûtes, je sais maintenant que je ne suis plus le seul car , avec vous, j'ai trouvé des amis (es) pour faire ensemble un bout de chemin.
Amitiés.
 Bekoto.

jeudi 3 janvier 2013

HISTOIRE DE VILLAGE ( 2 ) : Tongarivo .

 Commentaires : Les villages fluviaux longent l ' affluent de Vavarana qui se jette au Sud , dans le fleuve Manandona . Dix ( 10 ) Fokontany ou division administrative décomposent la commune rurale en question . Mais c 'est le hameau de Tongarivo qui nous intéresse , ce bout de vallée fluviale composé de milliers de paysans heureux , paisibles et qui sont à la fois , tireurs de pousse saisonniers en ville ou musiciens de fanfare célèbre dans toute l' île ( Be mozika ny Tongarivo ) . Photo : Au loin , les hameaux de Soamonina ( Heureux ceux qui sont ici ) , de Tongarivo ( Ils seront des milliers à venir ) et de Tsaramody ( Il est bon de revenir chez soi ) .

Introduction :
  L' Histoire des villages peut se lire , le plus simplement possible , au travers ces générations vivantes des familles paysannes résidentes en régions dites sub / péri  - urbaines . La vision dualiste Ville/Campagne tend à simplifier un village et à sublimer ou dénigrer aussi la ville . Les paysans , eux , seront aussi réduits en toute bonne foi pourtant  , et selon les termes classiques de maints projets , comme  des cibles , ou comme des population  bénéficiaires et enfin , comme étant " des partenaires du terrain " . Ce qui sous - entend une passivité de leur part et qui induit certains en erreur et à imaginer qu ' ils sont et ne seront que les destinés aux aides car  " passifs " . Mais par delà  les termes de définition usuels , ce sont presque toujours les " non - paysans " qui conçoivent ou qui expertisent ( la vie ) des autres en brousse . Réquisitoire connu pour les abonnés du Blog ( pour ) les paysans .
 Les récits du jour et ceux qui s ' ensuivront après aborderont la sous région orientale de la ville d  Antsirabe . Des paysans , à la fois tireurs de pousse et musiciens y vivent et prospèrent , selon leurs propres " chrono " . Une approche n 'est jamais bonne ou mauvaise , mais insuffisante et incomplète . Comment une société rurale était passée de l ' économie de survie , vers une économie de subsistance ? Récit .

Commentaires : Dessin sur Pousse pousse : " Io lay Tànana " ( Voilà le village ) .

Commune rurale d ' Ambohidranandriana .
Situation : Est d ' Antsirabe , à une ( 1 ) heure de marche de la ville  . 17 000 âmes . 182 Km2 . La commune s ' étale le long d' une plaine fluviale . La petite rivière de VAVARANA  , longueur approximative 100 km environ , serpente dans les  " sillons "géographiques de la plaine de Manandona . Le long des berges , des hameaux séculiers , des villages isolés , nos paysans exploitent patiemment leurs parcelles de rizières ancestrales . Comme toujours . Pour les joindre ,  la bonne marche au travers les bosquets de mimosas et les frondaisons d ' eucalyptus , est plus pratique pour aller vers eux , ces gens de la terre . Juste connaître les raccourcis et les pistes charretières .
L ' Histoire de la commune s ' égare et se camoufle dans la nuit des temps ou bien  classée dans les archives sur la création des villes à Madagascar . Antsirabe , après la mise en place " d ' une avenue et d ' une pompe publique " par le  Pasteur norvégien Rosaas fut devenue une ville en 1920 .
 Selon , les vieux paysans eux même , leur commune d ' Ambohidranandriana servait de zone de transit vers le Sud et de points de passage pour le  Nord - Sud et l ' Est - Ouest , et ce ,  durant les royautés ( Radama I vers 1820 et les Reines Ranavalona 1835 ) . Puis , soudainement , La commune entra brutalement encore dans l ' Histoire moderne durant notre  CRISE socio - politique de 2002 ;  quand le pont de Fatita avait été dynamité ...alors tous les taxi brousse durent trouver une déviation et avaient , de fait ,  réanimé  les vieilles routes historiques et les pistes royales perdues de l ' Est .Celles ( pistes ) qui desservent les commune rurales de FANDRIANA et de SANDRADAHY connurent en ces moments troubles un trafic phénoménal de 100 voitures / jour .
Bref , la mémoire profonde des villages se trouve bel et bien hors  des routes nationales ; Elle ( mémoire ) se situe là bas où les villageois évoluent toujours au rythme des astres et survivent malgré les caprices du temps , des saisons et quelque soit la difficulté du contexte politique ou non  .

 Aperçu économique .
Une famille paysanne des Hautes terres pratique une exploitation dite parcellaire , avec une moyenne de 70 ares / familles . La mise en valeur culturale de bas fond arrosée par des sources ou fleuves est combinée
avec l ' exploitation des pentes collinaires et des tanety ( cultures pluviales ) . L ' itinéraire économique d ' une famille peut se résumer en quatre ( 4  ) étapes distinctes : a ) L ' implantation . b ) La valorisation . c ) les investissements et , enfin ,  d ) le pluri - activisme saisonnier ou non .
  Commentaires : Photo ; Mpivady mpanefy vy . ( Le couple forgeron  ) .  Cette image étonne car la femme , souvent , ne forge pas , mais elle reste au village pour les enfants , pour le jardin , pour la basse cour et pour la rizière . Une des particularités des Hautes terres , c 'est cet engagement de plus en plus fréquent des femmes ruraux à accomplir les même métiers que leur homme  . Les paysans modestes disent souvent qu ' en cet époque difficile " Ny vola no lasa vady "Nous ne sommes , hélas , que mariés avec les sous . "
N B :  le NON - DIT  du dicton car la pudeur et la  fierté obligent :  Cette misère chronique et l ' humiliation quotidienne qui sont le lot du pauvre besogneux .

Itinéraire économique classique .

a ) Implantation : Une famille commence par la culture vivrière ( riz , patate douce , légumes ) qui est couplée d ' une culture spéculative ( manioc , maïs , soja ...) ainsi que d' un petit élevage de basse cour ( canards , poules , lapins , cochon d ' Inde ...)

b ) Valorisation ; Quand après 4 ou 5 récoltes , la production réelle se précise et devient excédentaire ( AMBIN - BAVA ) , la famille commence à spéculer , avec pondération et prudence , sur sa propre production . Elle multipliera le nombre de volailles et elle s ' engagera dans l ' élevage de plus grosses bêtes ( cochon , vache à lait  ...)

ç ) Investissements 
Le circuit économique est à la fois court et régulier ( vente sur les marchés hebdomadaires avoisinants ou dans le village même ) . La famille " saute " dans d ' autres affaires . Elle revend ses cochons ou son lait et s ' achemine à l ' achat de charrettes et  de zébus utiles  pour le fumier et pour le transport  . Parvenu à ce stade là , cette famille commencera alors à agrandir son exploitation privée ou à s ' associer avec les autres villageois ( Cas des fermes collectives de 5 Ha ) .

d ) Le pluri - activisme distingue un paysan des Hautes terres . Il fait aussi de la location de main d ' œuvre ( SARAKANTSAHA ) en étant tireur de pousse en ville , ou aide - chauffeur de taxi brousse ou menuiser ou artisans etc .

Estimation du revenu annuel du  " petit et grand " paysan : De 200 000 Ariary / an  ( 68 , 96   Euro ) à   10 000 000 Ariary ( 3 571 , 42 Euro ) .


Commentaire : S ' Investir en zébu est le cycle final de l ' accumulation du Capital pour le paysan . Des zébus pour obtenir du compost , pour le transport et aussi pour l ' épargne .

N B : Cette estimation de richesse purement quantitative masque une autre réalité non moins importante : celle du phénomène du non - monétaire en brousse . La relative exclusion des paysans dans le circuit monétaire est dû à plusieurs facteurs à la fois économiques et culturels :

Constat 1 : le paysan a souvent un autre mode de calcul des valeurs , à la Malagasy . La pesée , par exemple , se fait en une boîte de lait concnetré  Nestlé ( 390 grammes ) , ou par charretée ( 250 kg ) .  La superficie se mesure parfois  " à pas d ' homme " ( VELARANA tokony 10 mandingana ou 9 mètres ) . Par ailleurs , chaque région possède son propre et spécifique " computer " .

Constat 2 : Les couvertures d 'assurance agricole ou les crédits agricoles ne sont pas encore suffisants pour couvrir convenablement environ 10 millions de population rurale active .

 Constat 3 : Le troc ou les services sociales intra - villageois n ' utilisent pas de l ' argent liquide et les transactions financières ne sont guère d ' usage . Le cas du Valin - tànana ( rendre le coup de main ? ) , entre autres , qui est cette obligation sociale  " en nature " et qui a pour finalité de  préserver une relation bon voisinage , comme le fait de prêter ses zébus au voisin  . Un dicton affirme : Ny vola vahiny , tonga androany , lasa rahampitso ( L ' argent n 'est qu 'un étranger de passage , il arrive aujourd’hui pour repartir demain ) . La volatilité et voire la futilité de l ' argent - papier ( Taratasy io vola io ) est mise en index avec une méfiante délicatesse . Mais un autre dicton réaliste précise aussi : " Ny vola tsy manpihavana "  l ' argent n ' est que source de querelle même dans une famille " .

En conclusion , nous avons affaire à un dense réseau de paysans - es exerçant des activités micro - économiques   "démonétisées " . Ce qui  nécessite une approche qualitative et un regard appuyé en " dedans " sur la socio - dynamique paysanne  et ses valeurs .

à suivre .

 Commentaires : La petite vallée fluviale d' Ambohimiarivo . Durant la saison du riz cet Octobre 2 012 dernier .



Bekoto