mardi 5 mars 2013

  MIATO NY ADY : LA TRÊVE et LA PEUR

Récit de brousse

La violence des actualités quotidiennes ou l ' Histoire des guerres sont - elles si omniprésentes que la silence , la paix et le calme semble étranges et même anormaux car troublants ? .
 la culture de la Paix et de la Sérénité seront sûement cet éternel défi pour notre futur commun . ( Et sans béatitude extrême , ni angelisme passif ) .
J ' étais une fois dans la commune d ' Ambohidranandriana , dans le hameau de Tongarivo , plus précisément .;  ce groupement de cases juchées sur une minuscule butte collinaire . Et à l ' ouest du village , une petite vallée fluviale arrosée par le sinueux afluent du VAVARANA , la valée s ' étend et offre à la vue un magnifique  mosaïque vert émeraude des rizières .
Un petit projet de jardins et compost est en cours avec une centaine de femmes du village . Mais ce n 'est pas le propos du jour . Puis , un soir , mon collègue , un jardinier - enseignant et formateur en jardin , et moi même , fûmes obligés de rester et de gîter pour la nuit dans ce village . Le Maire nous logea dans l ' école publique en nous fournissant un matelas à éponge . Le matin , mon collègue , angoissé , chiffonné et mal réveillé me demanda :
" Est ce que tu as bien dormi ? N ' as - tu point entendu ces pas furtifs qui rôdaient dehors ? Un chien aussi avait hurlé la mort longtemps ...Non ? ( mitomany valala koa anie ny alika ) ..."
Plus surpris qu ' ironique je lui répliquai :
" Non...non ...non...J 'ai bien dormi plus qu ' un mort moi ( Natory toy ny faty aho ) ."



Commentaires : Ombre de la sorcière . Dessin populaire de RADANY , peintre sur pousse .

Petit déjeuner rustique

Puis le Maire , très tôt , vint frapper à notre porte . Au moment où " la rosée dans l ' herbe ne s ' était même pas évaporée ( Mbola tsy afa - dranom - panala akory ) environ à 6 heure du matin . Il nous ravitailla avec du riz rouge accompagné des œufs durs de poulet rustique ( Akoho Gasy ) , du lait bien crémeux et du café noir  . Nous étions occupés à déguster notre petit déjeuner rustique quand le Maire nous interpella , gentiment par cette question :
" Vous avez bien dormi...Vous n ' avez pas eu des......choses ? " ( Tsy nisy zavatra ve ? )
 Gênés et curieux à la fois , tous deux , nous fûmes , devant l ' étrange question    Mais mon ami , lui , d ' avouer :
" Il y avait eu quelqu ' un ...dehors je crois ...Mais peut être que je me trompe ? " murmura - t - il .
Un lourd silence accompagna la phrase . une peur diffuse et une bouffée anormale d ' anxiété nous oppressa , un bref instant . Slence lourd autours la table  :
" Qu ' est - ce qu ' il y a ici ...réellement ...monsieur le Maire " lui demandais - je .
Sourcilleux , il nous lança cette phrase ambigûe et mystéieuse :
" Ny mpamosavy tsy misy...Fa ny mamosavy tena no betsaka " ( Il n ' y jamais de sorcellerie , ni terribles sorciers.malfaisants . Mais que nombreux aussi sont ceux qui s ' ensorcellent eux même avec leur propre et délirante imagination ) .

La peur du silence et de la Paix ?

Puis , après un au revoir chaud et sincère avec le Maire et les paysans ,  nous quittâmes le village vers 9 heure pour entamer notre route du retour , à pied , pour la ville .
Des réflexions nous assaillirent au cours de notre marche silencieuse .
Est ce le silence lourd de la brousse qui nous avait si oppressé ainsi ? . Nous étions , durant une journée , loin des rumeurs et de la frénésie des villes . Nous étions bel et bien " déconnectés " et des actualités bruyantes et des faits divers sensationnels véhiculés par certains  médias ( Ex : un cochon à deux têtes était mise à bas en Chine ...ou Europe ? )
Ou bien , simplement nous avions bien intériorisé et absorbé toute la brutailé sauvage et toute la violence du Monde ? Et qu ' inconsciemment ; nus nous sommes habitués à une vie frénétique , et un norme de vraie / fausse paix ?
 Ou simplement : la terreur ,  est devenue si banale et tellement  quotidienne ...que VIVRE sans elle nous est devenu anormale  ?
La trêve est ainsi cette pause d ' entre deux tensions ou d ' entre deux guerres  , un syncope , dit - on , en musique ou une coupure dans le temps  ..Mais à un certain moment , l' homme se retrouve avec lui même et avec sa propre solitude , dans une nuit profonde , qualeque part dans une brousse inconnue . Alors il ( se ) découvre lui même avec sa  PEUR  et sa propre terreur primitive .
 Paradoxalement , il a peur d ' un trop de calme et d ' une longue PAIX mais sans pour autant chercher à tout prix  les tapages ou le stress urbain , ni désirer les bruits de guerre .

Bekoto


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