dimanche 16 septembre 2012
NOTES SUR LA VIOLENCE RURALE ( 1/4)
Commentaires ; Photo B .." Nuage de pluie sur le BONGOLAVA , zone hostile et sous peuplée avec ses 50 habitant/Km2 ) et classée Zone rouge en raison des incursions périodiques des Dahalo contre les paysans et éleveurs
Introduction
Les actualités du moment sur les méfaits du grand banditisme en milieu rural interpellent tout un chacun ici et maintenant ..Ces notes ne prétendent pas parler au nom des victimes directes et souvent innocentes , ni anticiper et spéculer sur le problème et solution de cette situation de tension . " Dans la région d ' IHOSY , au Sud , les bandits défient l 'autorité , armes de guerre à la main ..." selon les médias .( 1 ) . IHOSY est cette région semi - désertique sillonnée par les grands pasteurs BARA .peuple qui , à l ' instar des Hautes terres , n' a pas aussi accès à la mer , ce peuple qui " voue un culte aux zébus " . La notion des pasteurs / guerriers BARA ou MAHAFALY ou SAKALAVA ou ANTANDROY ou ANTANOSY ...ou des paysans / soldats est ( la notion ) évoquée dans les histoires et maints études approfondies du milieu réel .
Un survol historique des peuples BARA permet de relever les images ou clichés sur ces sociétés rurales Malgaches fortement militarisées : " Les BARA ont la culte des armes ( 2 ) ; Les royaumes d ' IVOHIBE sont défendus par ses armées appelées " IANTSANTSA " ( requin ) : " Les BARA ont l 'instinct belliqueux ( 3 ) ; " Le Prince BARA , Andriamanely d ' ANKAZOABO était dotée de hordes de guerriers dénommées IMAMONO ou tueurs . ( 4 ) . Par ailleurs , plus au Nord , dans la région de la Haute Matsiatra , dont la capitale de Fianarantsoa , la société BETSILEO était historiquement " une société militaire dans les anciens temps " ( 4 ) . Les origines de la violence trouveraient - elles , en partie , ses racines dans l ' Histoire de nos sociétés rurales ? Ce qui n ' explique pas pour autant l 'accentuation du phénomène social des DAHALO qu ' une politique effective de libéralisme économique , conjuguée avec la crise des institutions , semblent exacerber .
" C 'est encore les embrouilles chez nous " selon nos paysans . ( Mbola sakoroka foana ny aty amintsika aty ) . Et sans dramatisation inutile , ni comparaison trop hâtive ' Car la Somalie , le Mali ou le Soudan ...sont encore une autre pénible histoire de notre voisin du continent Africain " . " Ouais ...mais ici , c 'est ici , pas là bas ( Eny re é ...Fa ny aty dia aty fa tsy any ) " me confia , tout de go , le Maire de Manapa à qui j ' avais beau essayé d ' expliquer le printemps Arabe de Tunisie et la dramatique crise Libyenne dont les informations internationales passent sur les ondes radiophoniques nationales . Et ce repli sur soi , propre au village , est légitime .face à l ' URGENCE de la situation ( leur urgence ) et l ' indisponibilité à l ' abstraction analytique et théorique est simplement normale aussi, et non illogique .
Notes :
1 ) Voir ; Journal TARATRA . N° 2531. 11 Septembre 2012 . www.newsmada.com
2 ) " Les BARA ont le culte des armes . Colonel Lyautey . 1899 .
3 ) " Les BARA ont l ' instinct belliqueux " . MICHEL : " Mœurs et Coutumes des BARA . Mémoire de l ' Académie Malgache . 1977 .
4 ) Henri Rasamoelina " Madagascar :État , communautés villageoises et banditisme rural . L ' Harmattan . ARCI. 2006
PLAN :
Notes 1 : Rappel sur la commune rurale de MANAPA : Les paysans/soldats .
Notes 2 : Les noms des DAHALO de MANAPA : 1971 - 1985 .
Notes 3 : De la violence socio - politique à Madagascar
Notes 4 : Conclusion et réflexions .
Notes 1 : Rappel sur la commune rurale de MANAPA : Les paysans / soldats
http://bekotopaysans.blogspot.com/search/label/Lyc%C3%A9e%20de%20Manapa
Suite : Les noms des DAHALO de MANAPA ; 1971 - 1985 ou Les paysans / Soldats .
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Et si on commence par la fin ?
RépondreSupprimerSupposons :
- qu'il y a suffisamment d'écoles efficaces dans la région des Bara
- qu'il y a assez d'hôpitaux efficaces dans la région Ihorombe
- qu'il y a du travail bien rémunéré dans le sud de Madagascar
- que les faux espoirs de l'argent facile comme à Ilakaka n'ait déstabilisé la nature et la société...
Vous pensez que les Bara s'enfermeront toujours dans leur coutume où les préjugés ne sont guères en leur faveur ?
Dernière remarque, vous pouvez transposer cette remarque dans tout Madagascar... et dans le quartier Nord de Marseille où l'on croise souvent l'AK47.
domi Bara . Le phénomène Dahalo , est une déviation collective asociale violente ou une " résistance " par la force contre un système qui excluant ? Le banditisme rural démontre surtout l' incapacité des administrations successives ( depuis 1899 pour être juste )à encadrer et à canaliser cette terrible énergie . je n 'ai pas une réponse sûre , mais je sais au moins que le Pastoralisme n 'a jamais été pris en compte comme un élément de développement aussi..Merci . Bonne remarque de votre part sinon .
SupprimerMerci beaucoup pour l'histoire. J'étais à Manapa en 2001 avec le Docteur Roland RAMAHATRA qui était l'ancien Chef de Province d'Antananarivo durant la deuxième république et connaît bien le cas de Manapa. J'ai discuté très longuement avec Dadapaoly qui est le leader du village et président de l'association Andry Manapa.Ce qui le distinguait des autres leaders était sa Conviction, sa détermination et sa droiture, trois qualités très importantes pour rassembler à ses côtés l'ensemble de la population et concrétiser leur rêve: vivre et produire en paix.
RépondreSupprimerSombiniaina
SupprimerMerci . l Histoire de ce village de paysans/Soldats a donné raison à ces principes suivants : 1 ) Le développement à la base se fait surtout avec la base et le rôle de l ' État est de commencer " par le BAS " 2 ) Le développement est autonomie ..." Une aide " est un poison .Car ce village n 'a jamais reçu une aide extérieure pour son développement ...Mais C 'était Monsieur Roland Ramahatra lui même qui avait compris le premier ce Village...Honneur à lui et à vous aussi . Merci .
Tout cela témoigne la faiblesse des organes étatiques qui sont concentrées en ville, d'où les compagnes vivent dans un pays semi-barbare!
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerClarification sur Joe le pétard . Malgré la réticence de l 'administration de notre Blog et l 'agacement étonné de certains abonnés , je publie cet anonyme de Joe le pétard . Pour rigoler un peu malgré tout ( c 'est la première et dernière fois les anonymes bavards ).Il s 'était peut être trompé de Blog ? Excusons cet égaré illisible au pseudonyme barbare S V P . Merci de votre compréhension .
RépondreSupprimerCe problème de violence rural ne date pas d'hier. Mais c'est maintenant que tout le monde se rend compte enfin de son ampleur (...) Peut être à cause de la médiatisation à outrance ou il est tendance aujourd'hui de jongler sur les nerfs des gens. Ainsi que notre "différence culturelle" ne nous aide pas, nous les citadins d'Antananarivo, a mieux réaliser a quel point les actes de banditisme à la campagne est si fréquents et si violents que les paysans y prennent habitude parfois. J'ai fréquenté ces régions fortement actif en matière d'incursion périodique de "Dahalo" (Ihosy; La RN13 d'Ihorombe jusqu'à Tolagnaro) durant cinq ou six ans à peut près et c'est là que j'ai compris que les "dahalo" ne sont pas forcement une bande de gars malfrats qui passe sont temps à braquer quelques poignées de bovins mais parfois c'est sont, et surtout tout les occupants d'un village entier qui sont les auteurs de ces actes de violence. C'est pas uniquement une façon de faire ou de penser. C'est une façon de vivre "à la guérilla" qui s'est installée depuis les temps des conquêtes royale. Et c'est justement là que se pose l'insolvable équation = L'éradication!
SupprimerToloramanjaka . Merci pour vos réflexions pertinentes ( Violence ne datant pas d ' Hier... Médiation et publicité ( ? ) à outrance...Différence culturelle Ville et Brousse...guérillas ] contre ] les conquêtes royales ( Merina )etc ). Les témoignages et remarques sont le bienvenu ." Ces violences des Dahalo...sont cycliques et dataient de 2 siècles déjà.." Selon le Sociologue ami Henri Rasamoelina . à suivre sur NOTES SUR LA VIOLENCE RURALE ( 1/4)