Le Fanorona : jeu royal .
De la racine " oro" ou Fondation , ce jeu traditionnel a été l'apanage exclusif de la cour Royale et des princes dans les anciens temps ( Fahagola) . Un prince , pour avoir été trop absorbé par le Fanorona , avait perdu son royaume car il avait négligé l'assaut de ses ennemis qui étaient déjà à la porte du village .
Durant l'histoire coloniale , les joueurs de Fanorona entraient en clandestinité pour s'adonner à leur passion et fuir les soldats . Le " Fanorona" était interdit pour maints raisons : oisiveté, attroupement suspect , et jeu intellectuel qui risquerait , selon nos nationalistes purs et durs , de renforcer notre résistance culturelle Malgache face aux cultures étrangères (kolon-tsaina Vazaha)
De Jérusalem à Analamanga
L' historique de ce jeu se perd dans la nuit des Temps . A Jérusalem , sont gravées sur un rocher, des cases du jeu de Fanorona , et les juifs sont encore intrigués par ces cases mystérieuses tracées par ...par qui ?. Et à Jérusalem , c'est un Jeu de Fanoro-tsivy ou jeu à 9 cases que nous pouvons contempler chez les Israéliens et Palestiniens .
D'autres hypothèses avancent aussi que la racine du mot " oro" veut peut être dire : indiquer , orienter (manoro) . Entre indiquer ( manoro ) et fonder ou bâtir ( manorona ) , la traduction extensive du Fanorona serait donc : " indiquer et orienter le jeu pour bâtir une stratégie " ? .
Sinon , une des qualités de ce jeu traditionnel et mystérieux aussi est l'absence d'agressivité ou d'esprit de compétition. Si l'échec ou autres jeux de société déploient une stratégie martiale et redoutable (mort au Roi...je prends ta reine) , le Fanorona n'élimine pas l'adversaire mais le " neutralise " , quitte à l'humilier . Le perdant , dans les anciens temps , devait lécher de sa langue la tablette de jeu sous les rires et les quolibets du village et de la foule amusée .
Fanorona : Jeu paysan
" La finale Nationale du tournoi : " Open fanorona maty siva" ( jeu à neuf cases ) a vu , après deux heures de jeu la victoire de Mahefa , paysan du Vakinankaratra contre Armand de la ville d'Antananarivo ." selon la presse locale d'avant hier .
L'organisateur du tournoi attribua au champion paysan une vache bien grasse offerte par une Ministre , grande admiratrice de ce Jeu de Fanorona " ( 1 )
La Finale s'était passée dans la Capitale la semaine dernière et le match , projeté sur grand écran , avait été même retransmis à la télévision Nationale . A la grande joie des amateurs et des passionnés .
Il y eu même foule et foule devant les écrans de télévision des magasins dont les gérants eux même suivaient passionnément la Finale . le silence quasi-religieux d'une foule concentrée et silencieuse dérouta plus ou moins les étrangers qui me demandèrent une fois " Mais c'est quoi ce jeu ? ". " Le Fanorona monsieur " répondis-je , tout en suivant d'un œil intéressé les feintes et diversions des grands joueurs sur l'écran du magasin Indo-pakistannais .
Les paysans , en effet , se sont bel et bien appropriés ce Jeu des princes . En plus , ils sont les meilleurs actuellement dans la grande île . Le Comité National du Fanorona avait été , vers les années 70 , animé par le Prince Ramanetaka dont un des ancêtres , était le sultan de Zanzibar (2) . On me dit qu'en Afrique , il y aurait aussi des Joueurs de Fanorona . Est ce possible ? Ce " "on-dit" sur le Fanorona Africain m'intrigue sincèrement . A vérifier .
Je sais surtout , d'après le Prince Ramanetaka que le siège International du Fanorona se trouve aux États Unis à Charleston et qu'un Club Mondial est actif en ce moment avec les Japonnais et les Suédois , les Américains et même des Anglais .
Disgression
A propos de la devise de notre Capitale à Iarivo , " Ny arivo lahy tsy maty indray andro " ( on ne peut pas éliminer 1000 soldats en un jour ) , cette devise mérite une réflexion plus pacifiste car le fameux " maty indray andro " ou mourir en une journée , est une figure de Fanorona qui consiste à immobiliser , à neutraliser l'adversaire pour le pousser publiquement à abandonner le jeu . Donc il n'y a rien de belliqueux , ni de militaire dans la devise de notre Capitale . Le débat est ouvert si vous voulez interpréter comme moi cette devise dont la traduction , selon moi , est donc " Tu ne peux pas immobiliser en une journée mille soldats " .
Le fond de sagesse du jeu est : " "Ne jamais humilier son ennemi même si tu as réussi à le ligoter comme un zébu furieux " ( Na tsara fatotra toy ny omby aza ny Fahavalo , aza hadino fa olom belona foana io...fa tsy biby ) .Car un ennemi est avant tout un homme . Comme nous .
Bon week end
Bekoto
PS : la victoire de ce paysan au Fanorona est un évènement presque National en brousse .
Mais nous reprendrons après ce salut au jeu traditionnel l'histoire de la Migration à la prochaine chapitre . Félicitations aa Mahefa l'inamovible champion National de Fanorona .
1) Des centres Cultures étrangères aussi font maintenant la promotion des jeux traditionnels Malgaches .
2) Le Comité Nationale du Fanorona après des moments difficiles durant la Colonisation et pendant tous ces temps de méconnaissance , voire de mépris et d'oubli , retrouve maintenant ses lettres de Noblesse . Le jeu des princes est totalement dominé par les paysans.
Le prince Ramanetaka , le dernier gardien du jeu de Fanorona , peut dormir en Paix .Il désirait entre autres que ce jeu aux origines inconnues qui " reflète une partie de l'âme Malgache " soit populaire et International .
3 ) Conseil : Si vous croisez un jour un Malgache demande lui de vous tracer les cases et les lignes du Fanorona .
Il parait que celui qui a inventé le Fanorona était un prince nommé Andriatompokoindrindra, le frere ainé de Andrianjaka.
RépondreSupprimerPeut être que c'est Andriatompokoindrindra " l'inventeur " du Fanorona ...
RépondreSupprimermerci pour l'information ...Et c'est la dernière des dernières messages anonymes que je publie.merci de votre co,préhension
Bekoto