Madagascar reste le terrain de prédilection des Recherches pour maintes raisons : la spécificité de son environnement naturel , la particularité de sa population (ni Africaine, ni asiatique), son historique et ses cultures (langues , culte des ancêtres...)
Des découvertes scientifiques ont été, en effet, initiées sur le terrain . Mais la diffusion plus ou moins large des travaux de recherches , ou la difficulté d'accès aux conclusions et résultats (hermétisme du jargon scientifique) ou les impacts réels et visibles de ces études sur le développement du milieu rural sont toujours un grand jeu de questions ouvertes à analyser et à débattre.
"Eurêka .." diront , une fois , des chercheurs en élaborant tels ou tels systèmes agro-écologiques (1). Une dizaine d'année plus tard , l'application de ses découvertes, en dimension réelle , est encore un tout petit problème de réalisation effective... Une note d'évaluation sera traitée dans ce blog.C'est une note de diagnostic instructive pour aller, de bonne foi , de l'avant : Théorie /Praxis , Recherches /Action sur les " Applications des Systèmes de Cultures sur Couvertures Végétales " ou le fameux " Zéro Labour " ( produire sans labourer le sol ) . Cette " révolution agraire" qui nous est venue du Brésil .
Un autre cas pour notre réflexion. Le projet (abandonné? reporté ?) du Sommet Alimentaire Africain d 'Antananarivo . Précisément sur le SRI (système de riziculture intensive), une rencontre a été prévue pour ce Juin 2009 même dans la Capitale . Le sommet avait été initié par un ingénieur américain , un "senior development officier". Ce projet de sommet Africain sur le riz avait déjà eu, en principe , l'appui d'une Fondation privée de Los Angelès (LA). L' ingénieur américain en question avait observé, avec intérêt, la performance du SRI au Vietnam et en Chine. Les paysans asiatiques lui informèrent que : "C'est un nouveau système Malgache de culture de riz " . ( ady gasy io ).
le fameux AG ou ady Gasy ou l ' ingénieux système de débrouille Malgache , et dont l'important apport scientifique de l 'agronome Jésuite, P Delaulanié, rationalisa la méthodologie pour innover, par la suite , un ingénieux itinéraire technique dans la culture de cette céréale... dans le monde. La civilisation du riz concerne plus de 1 milliard de personnes.
L' ingénieur américain fut venu sur place et constata que le SRI n 'a du tout connu ni un" boom" , ni une large diffusion en brousse. Et ce, malgré les moyens et les stratégies élaborés par moults études et dans les bureaux des états majors du développement. Pourtant, le SRI a 15 ans ou plus.
D'où les questions et les hypothèses de travail :
1) Les recherches ont-elles pour Finalité la recherche pure ? Développement en "vase clos".
2 ) Le transfert de savoir et du savoir-faire vers la paysannerie doit-il être ré-évalué une bonne fois pour toute à Madagascar ? mise à plat ou nécessité ? Quid de l' opportunité des Assises Nationales de la Recherche Scientifique à Madagascar, selon un ami et collègue agronome français. Ici et maintenant.
3 ) Les moyens techniques, financiers et humains ont-ils manqués ou non pour que la transformation de monde rural n 'a pas abouti selon le planning et les projections ? " Tout cela a bien fonctionné ailleurs sauf à Madagascar , mais ... Pourquoi ?".
Ma pratique personnelle de proximité avec le terrain m'implique à chercher , en collectif , des réponses techniques valables et , au moins , harmonieuses avec le contexte dans lequel évolue la petite paysannerie ." Notre masse laborieuse"selon la Présidente du Comité Libertés pour les paysans, Brigitte Rabemanantsoa .
Obtenir les réponses vitales et les solutions pertinentes qui soient respectueuses de l'homme /paysan et de son environnement naturel .C 'est l'idéal .
Une tendance lourde interprète toujours ce manquement ( du développement ) à cause...à cause de la mentalité paysanne . Discours stationnaire , statique ... du déjà su et entendu depuis 1960 , année de l'indépendance Malgache , quand au lycée d 'Antsirabe , on m' enseignait qu'il faudrait "rapidement transformer l 'élevage contemplatif des Antandroy et des Mahafaly ..et que l'agriculture traditionnelle des pays sous - développés soit une agriculture plus compétitive, donc industrielle".
La question paysanne demeure cruciale, voire urgente, en ce tournant incertain de l'histoire du monde agricole où le tempo du faire vite mésestime , par contre , les simples facteurs tels que : le culturel, le temps biologique et la notion élémentaire du bonheur perçu par nos braves paysans... valeurs "immatériels" mais , ô combien précieuses , pour les travailleurs de la Terre. (mpiasa tany madinika).
Préparation des rizières : piétinement des mottes de terre par les zébus
Fianarantsoa ( Ph : laterit)
Le bonheur de la paysannerie ne peut pas se résumer en terme de PIB, selon le Professeur Ricardo Petrella de l'Université Catholique de Louvain, en Belgique. Nous sommes d'accord avec . Bien le bonjour de Madagascar cher Petrella (2).
Bonne journée
BEKOTO
1 ) Le Groupement Semi Direct de Madagascar (GSDM), important consortium de Chercheurs/ Opérateurs, possède une combinaisons de plus de 150 systèmes Agro - écologiques , systèmes qui, à la demande, pourront répondre aux attentes des acteurs du monde rural. D'après un document technique du GSDM .
2 ) Politologue et économiste italien .
PS : Suite : Résumé d'une Thèse sur le Développement rural du Sociologue Todisoa Andriamanpandry . Etude des cas : Zones de Marovoay (où pullulent les caïmans), Ambato Boëny et Mahajanga II . Université Antananarivo . Avril 2009
Au moins pour Todisoa, je lui salue d'avoir sorti ce que la majorité des paysans et des ruraux pensent tout bas
RépondreSupprimerMerci Todisoa
RépondreSupprimerNous sommes tous dans le domaine de l' anticipation concernant les suites , sur le terrain , des actions et réactions paysannes ...Nous avions pu témoigner sur des malentendus générants un situation de tension ( foncier etc...)
Ce que les paysans pensent ? qu'ils s'expriment d'abord ..
Bonne journée
Bekoto
Bonjour,
RépondreSupprimerLes paysans ont certainement beaucoup à exprimer.....et c'est surtout important qu'il existe des personnes pour écouter, rapporter et tenir compte dans les prochaines décisions de ce qu'ils ont à dire.
A plus.
Valérie
Merci Bekoto pour votre plaidoyer.
RépondreSupprimerJe suis tout à fait d'accord qu'il y a un problème de compréhension entre chercheurs et paysans. Le fait est que les solutions techniques ne manquent pas. Pour preuve le nombre pléthorique de techniques "améliorées" vulgarisées dans notre pays depuis des décennies. Le fait est que leur "diffusion" ne s'est pas faite. Il y a des raisons de penser que :
1/ Elles n'ont pas répondu à des contraintes réelles.
2/ Que ce qui fait le plus défaut, ce sont les conditions de développement de la paysannerie : le question, au fond n'est-elle pas : quelles conditions économiques, sociaux et enfin techniques prendre en compte pour permettre aux paysans malgaches de vivre décemment de leur métier d'agriculteurs ?
Comment y arriver ? Je vous propose d'en discuter.
Encore merci !
Yohann